Dépistage néonatal systématique de la surdité : les ORL seront-ils entendus ?

Publié le 28/10/2011

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Une étude épidémiologique menée à l'hôpital Trousseau confirme, s'il en était besoin, que seul le dépistage néonatal systématique permet une prise en charge efficace des enfants sourds. Sur 224 enfants adressés en consultation d'audio-phonologie en 2006 et 2007, 220 présentaient un déficit auditif, dont 135 avec une surdité congénitale bilatérale avec une perte d'audition›40 db. Le retard au diagnostic reste considérable, et dans un tiers des cas il n'est porté que devant un retard de langage. Sur les 135 enfants avec surdité congénitale bilatérale les 74 enfants ayant une surdité profonde ont été diagnostiqués en moyenne à 16.4 mois ; les 19 atteints de surdité sévère l’ont été à l’âge moyen de 29.2 mois ; et pour les 42 ayant une surdité moyenne, cet âge était de… 4 ans ! Les surdités profondes sont appareillées en moyenne 3 mois plus tard et implantées en moyenne à 42.6 mois. Le délai avant appareillage s'allonge pour les surdités moins importantes : 10 mois pour les sévères, près de 6 mois pour les moyennes. « Seul le dépistage néonatal systématique peut permettre un diagnostic et une prise en charge précoces, observe le Dr Erica Delquignies (hôpital Trousseau, Paris). Un dépistage fondé sur la présence de facteurs de risque serait insuffisant : dans cette étude, 44 enfants sourds n'avaient aucun facteur de risque et n'auraient donc pas été repérés . Par ailleurs, l'existence de facteurs de risque ne semble pas vraiment attirer l'attention, puisqu'elle ne réduit pas l'âge au diagnostic. »