C’est dans le courant des années 1970, après avoir activement participé au printemps de Prague, qu’il entre en dissidence pour rédiger le manifeste de la Charte 77, un vibrant plaidoyer politique pour les droits de l’homme. Devenu une icône de la lutte contre la liberté, il sera élu président de la Tchécoslovaquie en 1989 puis de la République tchèque en 1993. Il quittera ses fonctions à l’expiration de son mandant en février 2003 mais continuera sa lutte pour les droits de l’homme malgré une santé fragile due notamment aux cinq années d’emprisonnement entre 1977 et 1989. En 1983, atteint d’une pneumonie mal soignée, il sera libéré pour raisons de santé, après une importante mobilisation internationale avant d’être de nouveau condamné à huit mois de prison pour avoir participé à un rassemblement interdit à la mémoire de Jan Palach, l’étudiant tchécoslovaque qui s’était immolé par le feu pour dire non à l’invasion des troupes soviétiques dans son pays.
En février dernier, Vaclav Havel, affirmait : « Je réfléchis de plus en plus souvent à la mort. J’ai l’impression de me trouver dans une forêt où l’on abat les arbres les uns après les autres, et qui se transforme petit à petit en une clairière. »
Nombreuses hospitalisations.
La maladie aura été présente tout au long de son combat où il aura plusieurs fois frôlé la mort. Les séquelles de la pneumonie contractée dans les geôles du pouvoir l’obligent à plusieurs hospitalisations. Mais en décembre 1996, un cancer est diagnostiqué chez ce grand fumeur pour lequel il subit une ablation d’une partie du poumon. Deux ans plus tard, après la mort de sa première épouse Olga décédée d’un cancer et alors qu’il vient de se remarier, il doit subir en urgence une intervention chirurgicale suite à une perforation intestinale. Problèmes intestinaux, cardiaques, respiratoires (bronchite chronique), fracture du col du fémur, les séjours à l’hôpital se multiplient, l’obligeant à interrompre ses visites officielles. En décembre dernier, le dalaï-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, alors en visite à Prague, lui recommandera des « méthodes tibétaines ». Le prix Nobel de la Paix affirmera à cette occasion : « Je suis maintenant un médecin tibétain de mon ami de longue date. »
« Vaclav Havel est mort d’une insuffisance circulatoire, une séquelle de ses nombreux problèmes de santé ayant pour origine une pneumonie dont il souffrait en prison », a déclaré son médecin personnel, Tomas Bouzek. Né le 5 octobre 1936 à Prague dans une famille propriétaire de studios de cinéma, celui dont « la vie ressemblait à une œuvre d’art », selon l’expression de son ami, l’écrivain Milan Kundera, a d’abord été connu pour son œuvre dramatique mêlant théâtre de l’absurde et héritage kafkaïen. Les réactions en Tchécoslovaquie, en Europe et dans le monde sont unanimes pour saluer cette « conscience morale » et ce « sage » européen.
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