ETATS-UNIS, Canada, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, France et Mexique (en prime), pour la cinquième fois depuis les événements du 11 septembre 2001, les pays du G7 ont tenu sommet jeudi et vendredi. Sous la présidence de leur collègue français, qui a célébré les vertus du multilatéralisme, les ministres de la Santé ont voulu faire assaut de commune détermination. Car, comme l'a souligné Philippe Douste-Blazy, la menace n'est pas « virtuelle, elle est réelle, il faut éviter que la vigilance baisse », même si, depuis trois ans, aucun attentat n'a été déploré.
Stratégie vaccinale d'abord.
La constitution de stocks vaccinaux reste une priorité. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé à 200 millions le nombre de doses de vaccin antivariolique à constituer pour parer à toute éventualité. Les Etats-Unis, qui ont acheté pour leur propre population pas moins de 400 millions de doses, stockées sur douze sites, ont mis 20 millions de vaccins à la disposition de l'OMS, a annoncé le secrétaire d'Etat américain à la Santé, Tommy Thompson. La France ne saurait être en reste, qui dispose de son côté d'un stock de 74 millions de doses ; elle pourrait, en cas de nécessité, mettre 5 millions de doses à la disposition de la Communauté internationale.
Au-delà de la nécessaire mise à niveau des munitions vaccinales, c'est le système d'alerte le plus rapide possible qui a fait l'objet de toutes les attentions et déclarations des ministres. Un système d'alerte qui devrait à l'avenir être opérationnel non plus seulement face aux menaces que constitue le bioterrorisme, mais aussi pour réagir à une éventuelle pandémie de grippe aviaire, « si le virus acquiert un jour la capacité de se transmettre d'homme à homme », ainsi que l'a souligné M. Thompson.
Une cellule internationale.
« La menace pandémique est au moins aussi effrayante que celle d'une attaque bioterroriste », a insisté en écho Philippe Douste-Blazy, et elle est « au moins aussi probable ».« Que ce soit naturel ou malveillant, il faut pouvoir réagir », a-t-il ajouté, précisant que « les deux types de menace nécessitent les mêmes stratégies de réponse ».
C'est ainsi que le G7 a adopté une résolution en vue de créer une « cellule internationale », qui sera installée à Ottawa (Canada). Elle assumera tout à la fois un rôle de vigie et d'instrument de communication pour scruter l'horizon mondial en termes de périls Nrbc (nucléaire, radiologique, biologique et chimique), mais aussi face à toute menace pandémique naturelle, sras, virus du Nil occidental, grippe aviaire...
Les ministres ne se sont pas contentés de discuter, ils se sont aussi rendus sur le terrain. Philippe Douste-Blazy a guidé son confère américain dans les couloirs de l'hôpital Necker, au siège du Samu, où les équipes du Pr Pierre Carli travaillent sur l'actualisation du plan français Biotox. Et Tommy Thompson d'y saluer la performance française en la matière : « En quatre ans, j'ai visité les dispositifs antibioterrorisme dans trente-sept pays et je salue en France la performance la plus exceptionnelle dans ce domaine. »
Un satisfecit qui témoigne que, en matière de lutte contre le bioterrorisme du moins, le multilatéralisme va de pair avec la bonne entente.
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