Figure légendaire du flamenco, immortalisée par Carlos Saura, le danseur et chorégraphe espagnol Antonio Gades est mort à 67 ans, le 20 juillet, à Madrid, des suites d'un cancer. Il était en train de répéter un « Don Quichotte », projet ancien qu'il n'aura pas mené à bout.
Grâce à ses ballets, les plus connus étant « Carmen » (1984), « Noces de sang » (1981) et « Fuego » (1985), Gades a su rendre le flamenco, danse folklorique du sud de l'Espagne, universellement populaire. Le réalisateur Carlos Saura a diffusé par le film son travail dans le monde entier.
Né à Elda dans la province d'Alicante, dans une famille d'ouvriers républicains engagés contre le franquisme, il avait commencé l'apprentissage de la danse dès l'âge de 11 ans avant d'entrer à 16 ans dans la compagnie de Pilar Lopez. Ce n'est qu'en 1978, trois ans après la mort de Franco, qu'il créa le Ballet national d'Espagne qui sera dissous deux ans plus tard pour des raisons politiques et repris en main par des danseurs comme Compagnie Antonio Gades.
On a pu voir ses œuvres à Paris, « Fuego », d'après « l'Amour sorcier » de Manuel de Falla en 1989 au Châtelet. Puis, après les représentations au Théâtre de Paris en 1983, de « Carmen » et de « Fuenteovejuvena » d'après Lope de Vega en 1998, au palais des Sports
Récemment, Gades avait reçu de Fidel Castro la plus haute distinction honorifique de Cuba où il avait dansé avec la grande Alicia Alonso.
Selon sa volonté, ses cendres seront dispersées dans ce pays. Le nom de cet immense danseur au légendaire zapateado (frappe des pieds) restera attaché pour toujours au flamenco et au personnage mythique de Carmen dont il a dansé le Don José si souvent aux côtés de Cristina Hoyos.
Gérard Souzay
Le baryton français Gérard Souzay s'est éteint le 17 août à Antibes, à l'âge de 84 ans. Figure majeure de la mélodie française et du lied allemand, cet élève de Pierre Bernac aura consacré aussi beaucoup de son énergie à l'enseignement de ces disciplines musicales dans le monde entier.
Peu de rôles à la scène, mais toujours sur mesure pour ce chanteur au timbre si particulier, à la diction suprême et au style irréprochable et élégant comme Don Giovanni, Golaud de « Pelléas et Mélisande », Méphisto de « la Damnation de Faust », « le Comte » des « Noces de Figaro » qu'il a chanté à Glyndebourne en 1965 aux côtés de Montserrat Caballé.
Sa carrière au disque, en revanche, qui a commencé avec le 78 tours (il a enregistré « les Amours du poète » de Schumann avec Alfred Cortot en 1956) s'est prolongée fort tard et lui a permis de remettre plusieurs fois sur le métier ses ouvrages de prédilection comme les mélodies de Fauré, Poulenc ou « le Voyage d'hiver » de Schubert. Darius Milhaud, Francis Poulenc, Jean Françaix, Ned Rorem, Federico Monpou, Henri Sauguet figurent parmi les compositeurs ayant composé pour cet interprète unique. Parmi les parutions de l'automne de Philips figure un coffret hommage de 5 CD qui permettra de retrouver des enregistrements anciens et devenus indisponibles de Gérard Souzay.
Claude Ballif
Le compositeur Claude Ballif est mort en juillet à l'âge de 80 ans. Elève de Tony Aubin et d'Olivier Messiaen, il a fait partie de l'école de Darmstadt, aux cotés de Luigi Nono, Bruno Maderna, Luciano Berio et Karlheinz Stockhausen. Puis il intégra, en 1959, le groupe de recherche musicale de Pierre Schaeffer, où il se familiarisa avec le média électro-acoustique. Professeur d'analyse puis de composition au Conservatoire national de Paris (on compte parmi ses élèves le compositeur français Nicolas Bacry), il est l'auteur d'une série de pièces solistes, les « Solfeggiettos ». « Les Imaginaires », écrites au cours des années 1960, pour plusieurs groupes de six ou sept instruments, sont le pendant polyphonique de ces pièces monophoniques. En 1984, le Festival estival de Paris avait créé son opéra « Dracoula ».
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