Le syndicalisme médical est jalonné de schismes fracassants. Le plus marquant et le plus douloureux reste celui de 1984, lorsque des généralistes de la CSMF, s’estimant mal défendus, avaient claqué la porte de la maison confédérale pour fonder une nouvelle structure, le mouvement d’action des généralistes (MAG), qui allait devenir deux ans plus tard MG France (1986).
« Médecine de famille : le rendez-vous de Rodez, les syndicats sur la sellette », titrait « le Quotidien du médecin », le lundi 22 octobre 1984. De fait, c’est lors d’un séminaire de la médecine rurale que des jeunes généralistes en exercice avaient affiché leur volonté de « prendre leur destin en main », en dehors des centrales polycatégorielles existantes, jugeant que l’heure d’une défense spécifique avait sonné. Samedi prochain, 6 décembre, MG France fêtera donc « les 30 ans du MAG », à Paris, l’occasion de retracer ces trois décennies de syndicalisme généraliste catégoriel. Les Drs Nicole Renaud-Cristofari, fondatrice du MAG puis de MG France, et Claude Leicher, actuel président, seront aux manettes de cette cérémonie.
Mais le même jour (et à la même heure...), la branche généraliste de la CSMF fêtera elle aussi son trentième anniversaire à Paris. De fait, c’est en novembre 1984 que la Conf’, bousculée par les remous internes, avait structuré son propre collège d’omnipraticiens en créant en son sein l’UNOF, le « syndicat des médecins de famille ». Le Dr Pierre Paul Schlegel, président de l’Union « médecins » d’Alsace, reviendra sur cette histoire syndicale avant deux tables rondes consacrées à la place du généraliste dans le parcours de santé (expériences étrangères) et au syndicalisme de demain.
Unité affichée
Ironie de l’histoire : ces deux anniversaires séparés, qui renvoient au schisme généraliste du milieu des années 80 et racontent une histoire médicale tourmentée (les conventions séparées, le plan Juppé, les filières de soins, le médecin référent, traitant...), interviennent dans un contexte de forte mobilisation identitaire de la médecine générale. Après quelques jours de tâtonnements, tous les syndicats de généralistes viennent en effet d’afficher leur unité autour de la fermeture des cabinets et de la grève des gardes en fin d’année pour combattre la loi de santé et exiger des revalorisations d’honoraires.
Même si chacun marque son terrain et garde en tête les prochaines élections professionnelles, la période est plutôt aux discours œcuméniques. « Nous avons un ADN différent mais des gênes communs, temporise le Dr Luc Duquesnel, président de l’UNOF. La situation est dramatique, la médecine générale est attaquée dans son cœur de métier. Nous pourrons obtenir des résultats en 2015 si on travaille ensemble ».
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