Médecins, dentistes, opticiens, kinés... Ils étaient près de 1 600, selon la police, à avoir répondu à l'appel du BLOC et de l'UFML (Union française pour une médecine libre) ce dimanche après midi. Le syndicat et l'association appelaient à manifester contre la proposition de loi Le Roux sur les réseaux de soins mutualistes et contre l'avenant n°8 encadrant les dépassements d'honoraires. Le syndicat de chirurgiens-dentistes FSDL (Fédération des syndicats dentaires libéraux) et la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) étaient également représentés.
Le cortège est parti en début d'après-midi de la place Edmond-Rostand, près du jardin du Luxembourg pour se rendre à la Mutualité française (XVe). En prévision de cette manifestation, des médecins avaient versé dans la nuit du colorant rouge dans une dizaine de fontaines des quartiers touristiques de la capitale pour symboliser « la médecine libérale assassinée ». Place Saint-Michel, dimanche, des touristes photographiaient la fontaine se demandant si la coloration de l'eau s'expliquait par la journée mondiale du sida, samedi, ou était une décoration de Noël, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants ont à plusieurs reprises scandé des slogans contre la ministre de la Santé : « Marisol, t'es foutue, on est dans la rue ». Les slogans contre les complémentaires santé étaient également nombreux : « Les médecins vous soignent, les mutuelles vous saignent. »
Une « mutuelle libre », créée par des professionnels de santé
Plus tôt dans la journée, des médecins avaient dévoilé un projet de création d'une nouvelle mutuelle, baptisée « Mutuelle libre - assurance santé », une complémentaire santé fondée par des professionnels de santé et dont « tout l'argent va dans les soins », a expliqué à l'AFP l'un des médecins fondateurs. « Après avoir vu des choses incroyables dans un rapport de la Cour des comptes de 2008 sur les mutuelles, nous avons décidé de prendre les choses en main dans l'intérêt des médecins et des patients », a précisé le Dr François Masson, anesthésiste à Paris et membre de l'UFML.
Le praticien et deux autres confrères ont lancé un appel de fonds pour créer cette mutuelle qui se présente sur Internet comme « vertueuse, novatrice, transparente ». « Nous voulons être novateurs comme Free dans la téléphonie mobile », a-t-il affirmé.
Le projet, une complémentaire santé régie par le code des assurances (et non pas par le code de la mutualité comme les mutuelles à but non lucratif), sera déposé auprès de l'Autorité de contrôle prudentiel, le gendarme des assurances quand les fonds nécessaires auront été levés. Les souscripteurs sont invités sur Internet à verser de 1 à 10 000 euros.
« Nous ne ferons pas de publicité et tout l'argent ira dans les soins », a indiqué le Dr Masson, précisant que les contrats ne prévoiront pas un remboursement de dépassements d'honoraires « excessifs ». Il s'agit selon lui de « payer les soins au tarif juste ». Le projet est soutenu pour sa mise en place par une structure financière qui n'est pas une compagnie d'assurance et dont le nom est gardé secret pour le moment.
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