C’est au cœur du quartier du Marais, à Paris, Square Sainte-croix de la Bretonnerie, qu’a été officiellement lancée l’opération « Flash test VIH » par l’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France représentée par son directeur général Claude Évin, les cinq comités de coordination de lutte contre le VIH (COREVIH) de la région, le CRIPS et son président Jean-Luc Romero, et SIDACTION, à l’origine du projet en 2012.
Du 23 au 29 septembre, des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) sont proposés dans plus de 100 lieux en Ile-de-France (et parallèlement en Rhône-Alpes, en Provence Alpes Côté d’Azur, et en décembre en Guyanne) avec pour ambition de toucher les publics les plus exposés : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les migrants, les travailleurs du sexe, les précaires.
Une minute trente par test
L’une des particularités de l’opération est de faire travailler main dans la main les médecins et les personnels communautaires. Une dizaine d’associations se sont impliquées pour accueillir les personnes souhaitant se faire dépister dans des camping-cars, leur soumettre des questionnaires, et réaliser le test d’orientation.
« Le TROD est valable quand la prise de risque est supérieure à trois mois (contre quatre à six semaines pour les tests classiques, N.D.L.R.). On pique au bout du doigt avec une pipette, puis grâce à deux solutions révélatrices, on a un résultat en 1,5 minute », explique le Dr Caroline Dupont, qui exerce dans le centre de dépistage anonyme et gratuit de l’hôpital Amboise Paré de Boulogne-Billancourt. « Si le chiffre est 1, le test est négatif. Si c’est 2, le test réagit. Il faut alors que la personne fasse un test ELISA classique. Nous proposons de l’accompagner, de nous laisser son numéro de téléphone, et nous lui donnons les coordonnées de services spécialisés et de médecins précis » précise la médecin.
Le Dr Dupont travaille depuis 10 ans avec une association auprès des travailleurs du sexe du Bois de Boulogne. Depuis deux ans, elle expérimente ces TROD « hors les murs » : « C’est un outil de prévention supplémentaire très utile pour aller vers les personnes qui ne se rendent pas d’elles-mêmes dans les structures de soins », estime-elle.
6 000 infections découvertes chaque année
« Les TROD ne remplaceront jamais le dépistage classique. Ils sont moins sensibles et moins spécifiques. Et tout comme l’anonymat, ils n’impliquent aucune continuité des soins », explique Willy Rozenbaum, président du COREVIH Est.
« Mais mieux vaut faire un test moins sensible que pas de test du tout », nuance-t-il, avant de rappeler les enjeux. « Le dépistage tardif est néfaste tant au point de vue individuel qu’en terme de santé publique. Or en France, on n’observe pas d’augmentation du dépistage. En 2010, encore 20 000 à 30 000 personnes ignoraient leur séropositivité, alors qu’elles sont à l’origine de 70 % des contaminations ».
Chaque année, plus de 6 000 infections au VIH sont découvertes en France. En 2011, l’Ile-de-France était la région avec le taux de découverte par million d’habitants le plus important après les départements d’Outre-mer : 222 par million, contre 82 dans le reste du territoire. En 2012, 15 257 TROD y ont été réalisés. Près de 30 % des personnes n’avaient jamais été dépistées.
La liste des sites et horaires est disponible sur www.sida-info-service.org
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