Quinze ans que cela dure. Quinze ans que, sur une idée originale d’un certain Alain Juppé, chaque début d’automne, le secteur retient son souffle. Qui sera mangé dans quelques mois – par grosses ou par délicates et menues bouchées ? À quelle sauce – seront-ce des taxes, des lettres clés flottantes, des caisses vides qui ne se rempliront pas… ? Qui paiera cher, qui sera épargné et pourra (de soulagement) souffler ?
Devenue un exercice rituel et bien huilé, la présentation officielle du PLFSS garde toute sa dimension tragique. La dramaturgie reste la règle : pas moins de cinq ministres sont réquisitionnés cette année pour porter, sous les ors de Bercy, le projet 2013 sur les fonts baptismaux – ce sont, par ordre protocolaire : Marisol Touraine, Jérôme Cahuzac, Michèle Delaunay, Dominique Bertinotti, Marie-Arlette Carlotti.
Bien sûr, quelques indications scéniques sont déjà connues – on « sait » pour l’ONDAM, pour la fin de la convergence tarifaire… – mais les années passent et le drame conserve son ressort essentiel : toujours, ses acteurs, finalement très résistants au vertige, sont au bord du gouffre. Un précipice cette fois-ci profond de quelque 15 milliards d’euros, dont près de 7 pour la seule assurance-maladie.
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