Si les enfants sont relativement épargnés par l'infection Covid-19, à l'exception de quelques cas de formes sévères, ils ont néanmoins eux aussi subi les effets du confinement. Dans un avis publié ce 19 juin, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) émet 35 recommandations visant à limiter l'impact du confinement sur la santé et sur les inégalités sociales de santé des enfants.
« En l’absence d’une attention explicite, les enfants risquent de rester les parents pauvres des politiques publiques de prise en compte des effets du Covid-19 », alerte le HCSP. Le retour à une vie normale et le rattrapage des consultations de prévention ou de soins représentent ainsi des enjeux majeurs en cette période post-confinement.
Des éléments essentiels à aborder en consultation
Le confinement a exposé les enfants à divers risques pour leur santé : troubles psychologiques et de santé mentale, maltraitance, recrudescence d'accidents domestiques, sédentarité, exposition accrue aux écrans et troubles du sommeil, sans compter les effets de la rupture du lien social et de la scolarité. Les enfants ont également fait face, comme le reste de la population, à la difficulté d'accès aux soins pendant cette période, avec en particulier une rupture des soins pour les enfants souffrant d'une maladie chronique et/ou handicapante.
Le HCSP appelle à une meilleure information des personnels de santé sur les risques liés au confinement chez les enfants de 0 à 18 ans. Au cours de la période de post-confinement, les professionnels de santé doivent être formés « à repérer tous les signes indicateurs de violence subie, de stress post-traumatique, de dépression, de harcèlement ou encore d’addictions ».
Pour les accompagner, un tableau récapitulant les éléments cliniques essentiels à vérifier en consultation figure dans l'avis. Ces éléments concernent l'impact psychologique, l'impact somatique, la prévention, les comportements et les conditions de vie de l'enfant, afin d'identifier aussi bien un retard de vaccination, des difficultés liées au retour à l'école, les séquelles d’un accident domestique non ou mal pris en charge, des signes de maltraitance, de mauvaises habitudes alimentaires et sédentaires ou encore les difficultés économiques des parents.
Le HCSP préconise de suivre une cohorte de nouveau-nés
Le HCSP recommande par ailleurs de « donner les moyens aux consultations hospitalières de reconvoquer les enfants dont les consultations ont été suspendues » et de s'assurer que les tests de dépistage néonatal (tests de Guthrie et de surdité) ont bien été réalisés pendant la période de confinement.
Concernant la recherche, le HCSP appelle à mener des travaux de recherche en population pédiatrique portant notamment sur les difficultés psychologiques, le développement psychomoteur et cognitif et les inégalités sociales de santé. « Plusieurs projets de cohorte chez des enfants et adolescents plus âgés sont en cours », indique le HCSP, qui préconise également de suivre une cohorte de nouveau-nés. « Naître dans une période de confinement et de pandémie pourrait avoir, au-delà de l’infection proprement dite, des conséquences sur le développement des enfants, psychomoteur, relationnel, psychologique et nutritionnel », considère le HCSP.
Enfin, le HCSP recommande de mettre en œuvre un suivi statistique de la santé des enfants portant sur diverses thématiques (conditions de vie, difficultés scolaires, violences faites aux enfants, évaluation des enfants suivis dans les dispositifs médicosociaux, santé mentale…), et d’organiser une structure de coordination des politiques de l’enfance.
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