« Outil de bonne santé », comme le rappelle l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), le sommeil est pourtant mis à mal par de nouvelles habitudes, nos modes de vie et nos conditions de travail. À l’occasion de la 20e Journée du sommeil, l’INVS publie les résultats d’une enquête OpinionWay chez 1 020 personnes âgées de 18 à 65 ans qui révèle une augmentation de l’usage des écrans le soir et des réveils nocturnes dus aux téléphones.
Les Français sont pourtant conscients de l’importance du sommeil. Plus de la moitié d’entre eux (53 %) estiment que la thématique du sommeil est un sujet de santé plus important qu’il y a 20 ans. Ils dorment néanmoins de moins en moins. Selon les données de Santé publique France, le temps de sommeil des Français est tombé en 2019 sous la barre des 7 heures : nous dormons en moyenne 6 h 41 en semaine et 7 h 33 le week-end.
Les écrans s'invitent dans le lit
Ce sont nos nouvelles habitudes qui empiètent sur notre temps de sommeil. Près de 45 % des adultes consultent des écrans le soir au lit. Dans un tiers des cas, cette nouvelle habitude se répète tous les jours ou presque. Et pour un quart des utilisateurs, cela dure plus d’une heure 30. Les Français sont par ailleurs 16 % (28 % des 18-34 ans) à être réveillés la nuit par la sonnerie du smartphone ou un SMS. « L’effet sentinelle, qui consiste à rester en veille de peur de passer à côté d’une information (tweets, commentaires sur un réseau social, SMS…), participe à accentuer la dette de sommeil chez les plus jeunes », souligne le Dr Marc Rey, neurologue et président de l’INSV.
Cette consommation d’écran n’est pourtant pas perçue comme problématique. Seuls 39 % des Français interrogés jugent que les écrans ont un impact négatif sur la qualité du sommeil. La majorité (56 %) n’y voit même aucun impact. Ils ne perçoivent pas non plus, pour une majorité d’entre eux, les effets de l’exposition aux écrans sur le sommeil des enfants. Seuls 45 % des parents reconnaissent l’impact négatif des écrans sur le sommeil. Et trois parents sur dix ne donnent aucune consigne à leurs enfants sur l’utilisation des écrans.
L'impact nocif des horaires atypiques
En parallèle, les conditions de travail impactent également le sommeil. Les horaires décalés ou atypiques, pourtant nocifs pour la santé, progressent depuis 20 ans, note l’INSV. « Il est vraisemblable que le travail en horaires décalés expose aussi en partie les salariés à certains des autres effets néfastes sur la santé décrits avec le travail de nuit : risque d’accidents accrus, augmentation des dépressions et des maladies cardiovasculaires, et même du cancer du sein », commente la Dr Émilie Pépin, médecin du travail et spécialiste du sommeil à l’Hôtel-Dieu à Paris.
Dans ce contexte, l’INSV appelle à une meilleure prise en compte du sommeil dans les plans ou projets institutionnels de santé. Il insiste également sur la nécessité de sensibiliser la population et d’éduquer au sommeil dès la maternelle. En entreprise, l’INSV préconise la création de zones de repos ou de sieste pour pallier les privations de sommeil. Enfin, à côté du renforcement des centres du sommeil, l’INSV souhaite que la formation des médecins généralistes et des pharmaciens soit renforcée afin de limiter la consommation d’hypnotiques.
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