Un mystérieux syndrome polio-like a été trouvé chez 5 enfants en Californie sur une période d’un an. Une communication sur ce groupe de cas va être présentée au 66e Congrès Annuel de l’American Academy of Neurology (Philadelphie) au mois d’avril prochain.
« Le poliovirus a été éradiqué pratiquement de toute la planète. Toutefois, d’autres virus peuvent attaquer la moelle épinière conduisant à des syndromes polio-like », indiquent les auteurs, Keith Van Haren et coll. (Université de Californie, San Francisco). Ces nouveaux cas indiquent la possibilité d’une émergence d’un syndrome polio-like infectieux, selon les auteurs.
Les auteurs ont remarqué les cas dans leurs centres de soins, puis fait une recherche en Californie. Les enfants ayant une paralysie affectant les membres, avec des anomalies de la moelle épinière à l’IRM ont été inclus (en excluant les syndrome de Guillain Barré et le botulisme). Les enfants avaient tous été vaccinés contre la poliomyélite. Un entérovirus-68 a été identifié chez deux des enfants et aucune cause spécifique n’a été trouvée chez les 3 autres. En dépit du traitement, l’affaiblissement fonctionnel des membres a persisté.
Des entérovirus génétiquement peu stables
Interrogé par « le Quotidien », le Dr Francis Delpeyroux (Unité de biologie des virus entériques, INSERM/Institut Pasteur), explique que les entérovirus font partie du groupe des virus de la poliomyélite. Ils sont parfois impliqués dans des cas d’encéphalites et peuvent provoquer des paralysies irréversibles. Mis à part le poliovirus en voie d’éradication ou l’entérovirus 71, virus endémique qui sévit essentiellement à l’heure actuelle dans les pays du Sud-est asiatique, les autres entérovirus ne sont que très rarement impliqués dans des maladies graves.
Cependant, comme tous virus, ces entérovirus ne sont pas génétiquement stables et des phénomènes de mutation ne sont pas exclus. « Certains variants pourraient ainsi devenir plus pathogènes. Il n’est pas exclu que des variants de l’entérovirus 68 soient devenus paralytogènes et soient à l’origine des cas de syndrome polio-like rapportés en Californie. Trop peu d’éléments soutiennent encore cette hypothèse », conclut le Dr Delpeyroux.
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