La ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine, a annoncé mardi 7 janvier au soir, lors d’une conférence de presse, « la suspension sans attendre de la production du laboratoire Marette de Courseulles-sur-Mer ». Une décision « notifiée immédiatement ». Le laboratoire dispose désormais de 24 heures pour faire valoir des éléments contradictoires.
Par ailleurs, la ministre a donné consigne officielle aux établissements hospitaliers qui détiennent des poches alimentaires en provenance de ce laboratoire de cesser de les utiliser et de les placer immédiatement en quarantaine. En l’absence d’identification formelle de la provenance de la contamination, l’ensemble de la chaîne continue de faire l’objet d’enquêtes approfondies.
Une entérobactérie environnementale encore non décrite
Cette décision de suspendre la production du laboratoire Marette fait suite à l’identification par l’Institut Pasteur de la présence d’un même germe dans des isolats en provenance de 6 poches de nutrition contaminées, dont 3 non utilisées et présumées intègres.
Le Dr Jean-Claude Manuguerra, responsable de la cellule d’intervention biologique d’urgence de l’Institut Pasteur, a expliqué que le germe en cause dans le décès soudain des 3 nourrissons s’avère être une entérobactérie d’origine environnementale, « proche du genre Ewingella Americana qui avait été identifié initialement par le CH de Chambéry, mais à une distance assez grande dans l’arbre phylogénétique pour dire avec certitude qu’il s’agit d’une espèce non décrite à ce jour et pour laquelle il n’y a pas de séquence complète dans les banques de données génétiques ».
De son côté, le procureur de la République de Marseille a annoncé peu de temps auparavant l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour homicides et blessures involontaires, mise en danger délibérée de la vie d’autrui et fabrication de médicament sans respecter les bonnes pratiques.
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