En annonçant le 7 octobre que le pass sanitaire ne serait pas allégé avant le 15 novembre, le gouvernement s'est rangé aux préconisations du Conseil scientifique. « La sortie différée du passe sanitaire après une période de préparation à la sortie (entre le 15 novembre et la fin d’année 2021) est une solution de “prudence active” », est-il écrit dans leur dernier avis publié le même jour.
Si l'objectif affiché du Conseil scientifique est bien la sortie du pass sanitaire, cette option de levée différée permet de poursuivre « la vaccination des personnes les plus âgées et à risque » (primovaccination et 3e dose) et « de mieux évaluer l’impact de la vaccination sur l’infection à moyen terme », est-il expliqué. Cette phase de préparation permettra également « de mieux analyser l’impact du refroidissement climatique à l’automne ».
Niveau de vaccination, impact du refroidissement climatique, évolution des gestes barrières, ces trois points clés guideront la décision « éminemment politique » à prendre en compte dans les semaines à venir : « la sortie différée pourra être soit totale soit limitée à certains lieux considérés comme moins à risque », est-il expliqué.
Dans un contexte épidémiologique est apaisé en métropole avec une 4e vague liée au variant Delta « moins importante que prévue » et en diminution rapide depuis début septembre, le Conseil scientifique avait examiné deux scénarios, d'après des modélisations de l'Institut Pasteur, levée rapide du pass sanitaire ou retardée.
Encore des incertitudes
Mais alors que commence la saison automnale et hivernale, le Conseil scientifique formule quelques craintes concernant une possible augmentation de la transmission des coronavirus en Europe, favorisée par un relâchement des mesures barrières. En outre, la surveillance épidémiologique risque d'être impactée par la réduction du nombre de tests réalisés en raison de leur déremboursement à partir du 15 octobre. Ils se réjouissent en revanche de l'augmentation des capacités de séquençage désormais portées à environ 15 000 par semaine.
De plus, le retour en force des autres infections respiratoires saisonnières constitue une variable à prendre en compte, et notamment le VRS et la bronchiolite qui pourraient bénéficier d’un déficit d’immunité collective acquise significatif pour les enfants nés après mars 2020.
Traitements antiviraux oraux en vue
Aussi estiment-ils que la question du moment à choisir pour alléger les mesures de protection est conditionné à la mise en place d'une phase de préparation et de pédagogie permettant d’obtenir une bonne compréhension et une adhésion par les citoyens. « Le Conseil scientifique souhaite à la fois ouvrir la discussion sur une levée graduée des mesures de restriction (plus ou moins rapidement, plus ou moins complètement), et en même temps, donner un signal de prudence, en tout cas pour le court terme, compte tenu des incertitudes », résument-ils. Et ce d'autant plus que l'on constate un relâchement progressif des mesures barrières depuis la rentrée de septembre.
Le Conseil scientifique se réjouit de l'arrivée possible, en décembre 2021, de deux antiviraux actifs par voie orale, le molnupiravir de Merck et l'association PF-07321332/Ritonavir de Pfizer. Ces traitements pourraient donc être administrés en ville, et complèteraient l'arsenal déjà formé par les anticorps monoclonaux, uniquement utilisables à l'hôpital par voie intraveineuse.
Les antiviraux oraux pourraient « changer la donne et permettre de mettre en place, aux côtés de la vaccination, une stratégie “Test & Treat”, voire de prévention primaire », espère le Conseil scientifique.
Colopathie fonctionnelle : la réponse au régime pauvre en fodmaps dépend du profil métabolique
Eat’s OK : une appli pour un accompagnement nutritionnel adapté à la prise de médicaments
Patients âgés insuffisants rénaux : repousser le plus possible la dialyse pourrait être la meilleure option
Vieillissement : l’analyse moléculaire révèle une accélération à 44 et 60 ans