Faudra-t-il une troisième dose de vaccin à la rentrée ? Selon la Haute autorité de santé, « il n'y a pas lieu pour le moment de proposer une dose de rappel en population générale », indique-t-elle dans un communiqué ce 16 juillet. Ajoutant : « Il faut suivre l'efficacité des vaccins dans le temps y compris sur les éventuels nouveaux variants qui pourraient apparaître. »
« S’il paraît très probable qu’une injonction de rappel procurera effectivement un effet boost (que ce soit avec le même vaccin, un vaccin faisant appel à une autre plateforme, voire un vaccin adapté aux variants préoccupants), les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’évaluer précisément l’impact ni la nécessité d’un tel rappel sur la prévention des échecs vaccinaux », lit-on.
En revanche, la HAS ne dément pas l'intérêt d'une dose de rappel pour « les plus vulnérables et les plus âgés », après que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé, ce 12 juillet, la mise en œuvre d'une campagne de rappel dès septembre pour les personnes vaccinées en priorité, en janvier et février 2020.
Les conditions d'une éventuelle troisième dose
La HAS ne ferme pas définitivement la porte à une troisième dose à toute la population générale, mais elle décrit les critères qui doivent être évalués pour juger sa pertinence : il faudrait mettre en évidence des échecs vaccinaux constatés en vie réelle (et non seulement une baisse du taux d'anticorps) ou l'apparition d'un nouveau variant résistant aux vaccins actuellement disponibles.
La HAS encourage donc la mise en place d'études cliniques en vie réelle pour identifier rapidement toutes les situations de baisse de la protection conférée par le vaccin. Et en parallèle, le lancement d'études évaluant l’immunogénicité et la bonne tolérance d’une dose de rappel chez les personnes ayant reçu une primovaccination complète contre le Covid-19.
L'avis de la HAS rejoint celui de l'Agence européenne du médicament (EMA) et du Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) qui ont considéré ce 14 juillet qu'il « était trop tôt pour confirmer si et quand une dose de rappel pour les vaccins contre le Covid-19 sera nécessaire ».
C'est aussi la position de l'Organisation mondiale de la Santé exprimée lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 15 juillet, au cours de laquelle les représentants de l'organisation ont estimé qu'il n'y avait pas encore de données scientifiques suffisamment solides pour soutenir l'idée d'une 3em dose généralisée. Selon le président de son Comité d'urgence, le Pr Didier Houssin, une troisième dose pour tous pourrait même « aggraver l'inéquité dans l'accès aux vaccins » en privant de doses des pays qui ont déjà du mal à injecter les premières.
Réflexion sur l'obligation vaccinale pour tous, à commencer par les plus vulnérables
Dans un second avis, la HAS, qui a eu à se prononcer sur le projet de loi prévoyant l'obligation vaccinale, réitère son soutien à cette proposition pour les professionnels au contact de personnes vulnérables, « un enjeu éthique et de santé publique ».
Dans un précédent avis sur la stratégie vaccinale, la HAS plaidait pour l'ouverture d'une réflexion sur une obligation étendue. Elle précise ici son propos, alors que 50 % de la population majeure a un schéma vaccinal complet, et 65 % une dose, au 11 juillet.
« L'extension de l’obligation vaccinale pourrait être envisagée dans un premier temps pour les personnes vulnérables dès lors que la couverture vaccinale ne progresse pas ». C'est notamment le cas des plus de 80 ans pour lesquelles la couverture plafonne à hauteur de 80 %.
Au-delà des professionnels déjà visés par l'obligation vaccinale, la HAS suggère que la question de son extension à « l’ensemble des professionnels en contact avec le public et au-delà en population générale » soit posée. « Cette extension permettrait de préserver les services de santé et l’accès à l’ensemble des biens et services en prévenant la contamination de ceux qui ont la charge de maintenir le fonctionnement du pays » lit-on.
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