Les mécanismes du sommeil sont au cœur des rythmes circadiens.
« Nous avons tous une horloge dans le cerveau, constituée de 20 000 neurones qui vont prendre en charge tout ce qui arrive de l’environnement et en fonction des alternances jour/nuit, entraîner les rythmes veille/sommeil », indique le Dr Yvan Touitou, chronobiologiste et membre de l’Académie de médecine. Ces rythmes sont perturbés dans certains cas comme le jet lag ou le travail posté, mais aussi dans certaines populations. « Les aveugles qui ne disposent pas du tout de cellules rétiniennes sensibles à la lumière et qui permettent de transmettre le signal pour la sécrétion de mélatonine sont particulièrement sujets aux troubles du sommeil », indique ainsi le Dr Marc Rey, responsable du centre du sommeil de l’hôpital de la Timone à Marseille (et auteur de « Quand le sommeil nous éveille », Solar éditions). On retrouve des problèmes similaires chez les personnes qui habitent à proximité des pôles et subissent des mois de nuit ou de jour quasi en continu, ou encore chez les astronautes. Les deux spécialistes sont en tout cas heureux de l’annonce de ce Nobel. « C’est intéressant pour nous chronobiologistes de voir que la discipline est honorée, ce qui montre qu’il ne s’agit pas d’un champ mineur », souligne le Dr Touitou. « C’est une bonne nouvelle car on reconnaît enfin que les rythmes biologiques ont de l’importance : en montrant l’implication des gènes dans ces rythmes, les lauréats du Nobel ont démonté notre horloge interne », assure le Dr Rey.
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