EDITORIAL

De la fragilité des malléoles de colosse

Publié le 09/05/2014
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On peut mesurer 4 mètres, être resté de marbre au fil des siècles et n’en être pas moins fragile. Le David de Michel-Ange en est aujourd’hui la triste marmoréenne preuve.

Une étude du Conseil national de la Recherche (CNR) italien vient en effet de confirmer l’existence d’une « série de micro-fractures dans la partie inférieure des deux jambes » du chef-d’œuvre. Ces fractures, déjà détectées il y a 150 ans, sont « visibles au niveau de la cheville gauche et du tronc droit », précise le CNR.

Comment le David en est-il arrivé là ? En se tenant mal ! Les chercheurs mettent en effet principalement en cause dans l’apparition de ces fissures « l’inclinaison de la statue ».

Sculptée par Michel-Ange entre 1501 et 1504, la statue a été exposée à l’air libre pendant plus de 350 ans, face au Palazzo Vecchio, à Florence, sur un piédestal qui n’était pas droit. Une inclinaison légère mais fatale, « probablement liée au sol non droit, ce qui a eu comme conséquence une petite rotation du piédestal sur lequel reposait la statue », diagnostiquent les experts.

Et maintenant ? Le CNR préconise d’approfondir les analyses. Mettant en avant la taille (colossale) du malade, les musées florentins – le David est exposé aujourd’hui à la Galerie de l’Accademia –, eux, temporisent et préfèrent, pour diminuer les vibrations aux alentours de la statue, restreindre les visites.

K. P.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9325