Alors que la campagne de vaccination des patients âgés de plus de 75 ans hors EHPAD et ceux à haut risque de forme grave doit démarrer le lundi 18 janvier, des représentants des médecins libéraux se disent toujours très inquiets devant les difficultés d'approvisionnement des vaccins sur le terrain. Après la CSMF et MG France jeudi, c'est autour de la FMF, du SML mais aussi du Collège de la médecine générale (CMG) de tirer le signal d'alarme sur la logistique.
Tous soulignent que la profession est prête à s'engager dans la vaccination dans les centres dédiés mais aussi, à proximité, dans les cabinets libéraux ou les maisons médicales. « Pour compléter l’action des centres de vaccination, les médecins généralistes sont capables d’organiser cette vaccination dans leurs cabinets sur des plages dédiées », plaide le CMG. « Dans de nombreux endroits, comme en Alsace, en Ardèche, dans le Douaisis, à Champigny, à Suresnes, dans l’Essonne, dans plusieurs arrondissements parisiens ou encore à Noirmoutier, les généralistes ont commencé à s’organiser autour de leurs maisons médicales, de leurs centres de santé ou de leurs CPTS, et cela fonctionne (...), soutient le CMG. Ces centres sont équipés de réfrigérateurs avec sondes de contrôle de température et sont en capacité de vacciner malgré les contraintes du vaccin Pfizer BioNTech. Ce qui est possible dans ces endroits peut l’être ailleurs… à condition de disposer de vaccins, et que les ARS acceptent de les distribuer dans ces centres ambulatoires. »
Manque de transparence
Même plaidoirie agacée du côté de la Fédération des médecins de France (FMF). « À la demande de leurs patients, des médecins ont déjà fait des consultations prévaccinales. Or cela ne sert à rien s'ils n'ont pas de vaccins », résume le Dr Corinne Le Sauder, présidente de la centrale.
Le témoignage du Dr Jean-Michel Mathieu, généraliste à Semblançay, près de Tours, est édifiant. Secrétaire de la CPTS Nord Touraine, le médecin participe à la vaccination dans un centre libéral ouvert depuis mercredi à Neuillé-Pont-Pierre. « Nous avions prévu de vacciner 150 personnes. Au départ, le préfet nous a promis 80 doses par jour mais finalement on en aura moins… Cela désorganise notre travail. Nous avons dû reporter les rendez-vous déjà pris », témoigne le généraliste. Il déplore le « manque d'anticipation et de transparence de la part des autorités ». « Ces problèmes d'approvisionnement vont décourager les bonnes volontés et risquent de freiner la vaccination », abonde la présidente de la FMF.
Course aux vaccins
Le Syndicat des médecins libéraux (SML) déplore cette « course aux vaccins », qui était prévisible. « Avec 500 000 doses de Pfizer par semaine, c'est environ 5 000 doses par département, à répartir entre les centres de vaccination. Ce n'est pas grand-chose. Après les masques, les médecins courent donc après les vaccins. Même si cette gestion n'est pas simple, il n'y a pas eu d'anticipation. La France aurait dû commander davantage de vaccins pour les deux premiers mois », juge le Dr Philippe Vermesch.
Avec l'arrivée du vaccin Moderna, aux conditions de conservation plus souples, le syndicat souhaite que les médecins libéraux puissent recevoir des doses par l’intermédiaire des pharmacies d'officine. « Cela leur permettra d'aller vacciner leurs patients à domicile. Ce sera beaucoup plus simple que les centres de vaccination », lance le stomatologue du Var.
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