Alors que les négociations entre l'Assurance-maladie et les syndicats de dentistes sur le reste à charge zéro des prothèses dentaires continuent d'avancer, une partie de la profession s'inquiète du plafonnement annoncé sur les prix des prothèses, pointant le risque d'une « dérive vers des soins bas de gamme ».
Le projet prévoit en effet de plafonner la majorité des tarifs de prothèses, en échange d'une revalorisation des soins dits conservateurs et de la création de nouveaux actes.
Ces propositions « sont une dérive totale vers des soins prothétiques bas de gamme, des prothèses de type CMU pour tous », dénonce la Fédération des prothésistes artisans du dentaire (FPAD) dans un communiqué. Cette organisation affirme que les produits à prix encadrés seront « la proie des importateurs low cost et des industriels » et craint donc une mise en concurrence « destructrice ».
« Descente aux enfers »
La réforme poussera le système vers le low cost, prédit également la cellule de coordination des dentistes libéraux (CCDeLi), convaincue que les premiers bénéficiaires seront « les centres de santé dentaire associatifs, dont le modèle est basé sur des coûts de production bas, la multiplication des actes inutiles voire dangereux ».
Une position partagée par la FSDL, premier syndicat de la profession, dont le président Patrick Solera s'est inquiété début avril d'un risque de descente aux enfers vers la dentisterie bas de gamme.
Les deux autres syndicats sont moins catégoriques. La CNSD indique sur son site Internet que la convention « n'est pas parfaite », mais souligne que l'Assurance-maladie a pris en compte certaines contre-propositions. « Les mesures acceptées par l’Assurance-maladie vont bien dans le sens souhaité », écrit par ailleurs l'Union dentaire, qui prévient qu'un échec des négociations aboutirait à une fixation des tarifs par décret. Une dernière séance de négociations est prévue le 4 mai.
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