Après MG France, c'est au tour de la CSMF de fixer ses lignes rouges dans le cadre des négociations conventionnelles qui devraient s'ouvrir « avant fin juin et se conclure au plus tard fin juillet ». Ces discussions ne peuvent reprendre qu'après la publication des résultats de l'enquête de représentativité syndicale attendus autour « du 22 ou 23 juin ».
Tout en regrettant le faible taux de participation des médecins aux élections professionnelles (22,6 %), le Dr Jean-Paul Ortiz rappelle que son syndicat reste en tête en nombre et en voix « malgré les tentations de repli sur soi, sur sa propre spécialité ». « Au final, la CSMF va présider 6 régions sur 17. Dans les autres régions, ses élus vont occuper des postes importants sauf dans deux bureaux où le syndicat a été exclu : Île-de-France et Martinique », indique le néphrologue de Cabestany.
Fort de ce bilan, la CSMF sait qu'elle va pouvoir peser dans les discussions à venir avec la CNAM en vue d'un accord sur l'avenant 9. Démarré en septembre 2020, ce texte avait été mis « sur pause » à la fin de l'année dernière, en raison de la campagne électorale chez les médecins libéraux. À l'heure où le gouvernement a mis sur la table des milliards pour l'hôpital public via le Ségur de la santé, la CSMF réclame l'égalité de traitement pour la médecine libérale qui n'a pas démérité pendant la crise sanitaire.
200 millions d'euros supplémentaires
Déplorant depuis le début la faiblesse des moyens mis sur la table pour ces négociations (un peu plus de 300 millions d'euros), le syndicat appelle le gouvernement à ajouter une enveloppe de 200 millions à 300 millions d'euros supplémentaire pour les négociations. « Il faut que le gouvernement accepte de revaloriser les tarifs bloqués depuis au moins 4 ans, et ce d'autant plus que la prochaine revalorisation ne s'appliquera au mieux qu'en 2023 (date d'entrée en vigueur de la prochaine convention médicale : N.D.L.R. ) », déclare le médecin. En plus de ce budget supplémentaire, la CSMF réclame aussi que les avancées tarifaires soient équitablement réparties entre les généralistes et les autres spécialistes. « Tout accord ne pourra pas être signé par nous que s'il est équilibré entre la médecine générale et les autres spécialités », martèle le Dr Ortiz.
Visite à domicile, avis ponctuel de consultant
Dans le cadre de cet avenant, la Conf' veut mettre l'accent sur plusieurs sujets prioritaires. D'abord la revalorisation de la visite à domicile, un enjeu majeur surtout pour les patients en ALD et âgés. La CSMF souhaite que le tarif de cet acte soit équivalent à celui de la visite longue coté 60 euros plus 10 euros pour la majoration de déplacement, soit 70 euros. Sa deuxième priorité concerne l'accès aux spécialistes. Pour réduire les délais d'attente, le syndicat défendra la valorisation de cinq euros de l'avis ponctuel de consultant (APC, 50 euros). Concernant les soins non programmés, il demande que « d'ores et déjà, sans attendre la fin des expérimentations du service d'accès aux soins (SAS) dans 22 régions, la régulation libérale en journée soit fixée à un tarif plancher de 105 euros de l'heure ». Enfin, toujours dans ce cadre, le syndicat demande un élargissement des contraintes d’utilisation de la majoration de coordination (MCU) afin que « chaque Français puisse accéder à un médecin d'une autre spécialité dans les cinq jours ouvrés », si le médecin traitant le juge utile.
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