DE NOTRE CORRESPONDANT
LE GOUVERNEMENT a lancé à Rennes, la semaine dernière, le premier des dizaines de forums régionaux censés mobiliser en quatre mois les territoires, élus, citoyens et professionnels sur les axes prioritaires de la stratégie nationale de santé (prévention, premier recours aux soins, construction des parcours, droits des patients). En Bretagne, première étape de ce périple, la médecine de parcours était à l’honneur. Comment faire évoluer les réseaux ? Quelle nouvelle organisation pour la prise en charge des patients chroniques ?
Pour y voir plus clair, l’agence régionale de santé (ARS) Bretagne a lancé une enquête auprès d’un panel de généralistes. « Il s’agit d’objectiver les besoins de coordination de l’offre de 1er recours », a précisé Marine Chauvet, directrice adjointe chargée de l’offre ambulatoire.
Un des objectifs était d’évaluer les besoins d’appui des professionnels de terrain pour la prise en charge coordonnée de patients complexes. Parmi les 58 généralistes, 31 infirmières et 17 pharmaciens interrogés, « 36 % seulement estiment avoir des besoins d’appui » dans ces situations. Les infirmières sont davantage en demande (45 %) que les généralistes (30 %) mais ces derniers sont plus nombreux à exprimer un besoin d’aide pour organiser le retour et le maintien à domicile. L’enquête a permis de préciser la notion de prise en charge complexe. Elle renvoie à des polypathologies (51 %), aux personnes âgées dépendantes (40 %), aux cancers (33 %), à des patients présentant des problèmes psychologiques et des problèmes d’observance (28 %).
Freins.
Les difficultés rencontrées par les acteurs du premier recours pour travailler de façon coordonnée ont été analysées. Le frein principal (cité par 52 % des professionnels) concerne le manque d’échange d’informations entre les soignants. Le cloisonnement excessif ville/hôpital est évoqué par 27 % d’entre eux avant l’insuffisance de coordination entre les libéraux intervenant au domicile (15 %). Autres obstacles récurrents&: la question du transport et de l’accès aux spécialistes.
Les réseaux de santé traditionnels existants sont « relativement connus » (57 %). Surtout, les médecins généralistes qui les connaissent y ont recours sans hésiter (88 %). « On y adhère justement pour la coordination de la prise en charge, l’information et les propositions de formation », souligne Marine Chauvet. Les plus renommés concernent la cancérologie, la diabétologie et les soins palliatifs. En revanche, les MAIA (maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer) et les centres locaux d’information et de coordination (CLIC) sont davantage méconnus et moins utilisés.
Quelques préconisations ont été définies dont l’évolution nécessaire vers des structures d’exercice collectif et pluridisciplinaire et le développement du rôle de certains acteurs (infirmières, pharmaciens...).
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