Loi « conso » : les ordonnances de lunettes restent valables trois ans, le SNOF soulagé

Publié le 18/12/2013
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Crédit photo : S. Toubon

Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) accueille assez favorablement la dernière version du projet de loi sur la consommation adopté en deuxième lecture par l’Assemblée nationale.

Le SNOF salue en particulier la décision du gouvernement, contrairement à ses intentions initiales, de maintenir l’obligation de renouveler tous les trois ans l’ordonnance de lunettes. Cela « redonnera, dans le parcours de santé, tout leur rôle aux ophtalmologistes », a reconnu Benoît Hamon, ministre délégué à la Consommation.

Pour le SNOF, cet arbitrage (accompagné de déclarations ministérielles « très positives » en faveur de la délégation de tâches aux orthoptistes) « nous permet de garder la dynamique de prévention ». Initialement, le gouvernement souhaitait faire passer de trois à cinq ans la durée de validité de l’ordonnance de lunettes.

Pour autant, les ophtalmologistes ne se satisfont pas du texte en l’état. Si l’obligation de prescription pour les lentilles de contact est maintenue dans le projet de loi, des modalités importantes sont renvoyées à de futurs décrets.

CNPS : une régression sanitaire

Surtout, le gouvernement a confirmé sa volonté de favoriser la vente sur Internet de lunettes grâce à la mention systématique sur l’ordonnance de l’écart pupillaire (à l’examen de l’ophtalmologiste alors qu’il incombe actuellement aux opticiens). « Pour la première fois, les législateurs ont imposé à une spécialité médicale une mesure dont la finalité est de servir les intérêts d’une entreprise privée », s’agace le SNOF.

Très critique, le Centre national des professions de santé (libéraux) juge que le projet de loi sur la consommation introduit une « démédicalisation inédite de certains secteurs de la santé pour les confier à des filières commerciales », en particulier sur les dispositions relatives à l’optique. Ce texte amorce une « régression sanitaire », tacle le CNPS, qui dénonce « la complicité passive du ministère de la Santé ».

 C. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr