Majoritairement prêts à se faire vacciner contre le Covid-19 et confiants dans l’efficacité du port du masque, les médecins généralistes jugent en revanche peu pertinents les dépistages massifs et moins d’un quart estiment que la gravité médicale de l'infection pour l’ensemble de la population est élevée.
Ce panorama de l’état d’esprit des généralistes est tiré du 4e panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES). L’enquête, menée auprès de plus de 1 200 généralistes entre le 6 octobre et le 15 novembre 2020, est déclinée en 3 volets : les mesures adoptées face à l’épidémie, la vaccination et la prise en charge.
Moins d'un quart des généralistes jugent l'épidémie particulièrement grave
L’enquête révèle une évolution de la perception de la gravité de l’épidémie par les généralistes : s’ils étaient 4 sur 10 à juger l’épidémie de Covid-19 particulièrement grave lors du premier confinement, au printemps dernier, ils n’étaient plus que 27 % en mai-juin et 23 % en octobre-novembre.
Concernant les mesures mises en place pour endiguer l’épidémie, 82 % des généralistes considèrent l’obligation du port du masque efficace (26 % « tout à fait » et 56 % « plutôt »). « Ceux ayant un volume de consultations élevé ont plus tendance à trouver la mesure efficace que les autres », est-il observé.
Les campagnes de dépistage massif mises en place depuis l’été sont en revanche jugées efficaces par seulement 3 généralistes sur 10. Et, le délai entre la prescription d’un test et la délivrance des résultats est estimé adapté par à peine plus de la moitié des généralistes ayant eu un patient positif.
3 généralistes sur 4 prêts à se faire vacciner
Sur la vaccination, 3 généralistes sur 4 seraient prêts à se faire vacciner contre le Covid-19 (47 % « oui certainement », 29 % « oui probablement », 6 % « non probablement pas », 5 % « non certainement pas » et 14 % ne se sont pas prononcés).
Une proportion équivalente le recommanderait à ses patients : 50 % ont répondu « oui certainement », 29 % « oui probablement », 5 % « non probablement pas », 1 % « non certainement pas » et 15 % ne se sont pas prononcés. Comme dans la population générale, « les femmes et les plus jeunes déclarent moins souvent avoir l’intention de se vacciner », est-il relevé.
Concernant la confiance dans la sécurité d’un vaccin développé dans l’urgence lors d’une épidémie, 45 % craignent l’absence de garanties suffisantes de sécurité, contre 42 % qui ne partagent pas cette opinion. En revanche, 76 % font confiance au ministère de la santé pour assurer la sécurité des vaccins et 96 % font confiance à la science pour développer des vaccins sûrs et efficaces.
Les résultats apparaissent ainsi « très similaires » à ceux observés dans deux enquêtes réalisées au même moment auprès des généralistes de Belgique francophone et auprès d’infirmières au Québec, souligne la DREES.
Des horaires « Covid » dans près de la moitié des cabinets
Le dernier volet de l’enquête s’est penché sur l’adaptation des pratiques pendant l’épidémie et sur la prise en charge des patients atteints de Covid-19. La grande majorité des généralistes (9 sur 10) déclarent la mise en place de mesures spécifiques dans la salle d’attente et près de la moitié (46 %) a mis en place des tranches horaires dédiées à la patientèle « Covid », qu’ils sont 7 sur 10 à recevoir au cabinet. Ils sont par ailleurs 7 sur 10 à avoir eu recours à la téléconsultation pour certains patients.
La part des consultations liées au coronavirus augmente par rapport au déconfinement et atteint plus d’un quart de l’activité pour 27 % des généralistes (37 % en avril, 11 % en mai-juin), et même 39 % des médecins dans les départements les plus touchés. Ces consultations « Covid » englobent la priche en charge des symptômes persistants (des difficultés respiratoires dans 61 % des cas) : « Plus de la moitié des médecins généralistes ont été confrontés à cette situation durant le mois précédant l’interrogation », souligne l’enquête.
Une majoration tarifaire peu sollicitée
Par ailleurs, le dispositif de majoration tarifaire pour les consultations « Covid », en place depuis le 11 mai, est connu de près de 8 médecins sur 10, parmi lesquels moins de 1 sur 2 l’utilise (44 %). « Le fait d’avoir une plus grande part de l’activité consacrée au Covid-19 ne semble pas avoir d’effet sur le fait de connaître ou d’utiliser le dispositif », est-il noté.
Également déployé lors du premier déconfinement, le téléservice Contact Covid (pour le recensement des cas contact des patients positifs), n’a été utilisé que par 2 médecins sur 3 pour leur dernier patient testé positif. Parmi ces généralistes, seuls 4 sur 10 procèdent à un contact tracing complet, c’est-à-dire en incluant les contacts rapprochés hors du lieu de résidence.
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