Ordos, symbole de la Chine moderne

Publié le 02/11/2010
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Mais pourquoi les cliniques chinoises ont-elles organisé leur colloque 2010 au fin fond de la Mongolie intérieure, à Ordos ? Un « village » d’à peine plus d’un million d’habitants, à deux heures de l’aéroport de Baotou. « Nous avons les plus belles steppes ici », lance avec fierté l’un des organisateurs du congrès. L’explication, on le devine, est ailleurs. D’autant que les steppes ne sautent pas aux yeux : Ordos n’est que tours et grues à perte de vue. De luxueux 4x4, des néons clignotants aux façades. Un entrelac d’autoroutes sillonne la région, débordant de camions chargés de gaz et de minerais précieux. Ordos est elle-même perchée sur un énorme gisement de charbon. Les autorités, il y a une vingtaine d’années, ont eu l’idée d’en faire une ville pilote tournée vers l’étranger. Des cliniques privées s’y sont installées avec l’aide d’experts japonais, qui servent aujourd’hui de vitrine pour le reste de la Chine. En parallèle, un petit Dubaï est sorti du désert en un temps record, à quelques kilomètres de la ville historique. Une ville ultramoderne mais fantôme : les habitants boudent ses logements, trop chers. Ordos incarne cette Chine audacieuse et entreprenante gagnée par la folie des bâtisseurs. C’est aussi le symbole des excès administratifs de l’Empire du Milieu.


Source : Le Quotidien du Médecin: 8848