Plusieurs traitements par anticorps de synthèse contre le Covid-19, dont celui des laboratoires Regeneron et Roche utilisé en France, ne sont plus efficaces contre le variant Omicron, indique dans un communiqué ce vendredi 24 décembre l'agence de recherche ANRS/Maladies infectieuses émergentes.
Il y a quelques jours, l'Institut Pasteur avait déjà alerté sur la perte d'efficacité de la plupart des traitements par anticorps monoclonaux thérapeutiques actuellement disponibles, « pour la plupart inactifs » avait commenté Olivier Schwartz, directeur de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur.
Selon l'ANRS, les résultats préliminaires d'essais précliniques sur l'efficacité des anticorps monoclonaux ont montré que le Ronapreve (développé par Regeneron avec le laboratoire Roche) n'avait « plus d'activité significative contre le variant Omicron ». Ce médicament, qui combine deux anticorps monoclonaux, le casirivimab et l'imdevimab, s'administre par une unique injection intraveineuse et s'adresse avant tout aux patients âgés ou au système immunitaire déficient.
Les tests montrent également que la monothérapie regdanvimab du laboratoire Celltrion et les bithérapies par anticorps bamlanivimab/etesevimab du laboratoire Lilly « n'ont plus d'activité significative contre le variant Omicron ».
Deux traitements conservent une activité neutralisante
En revanche, deux produits ayant des autorisations d'utilisation en France conservent une activité neutralisante contre le nouveau variant, souligne l'ANRS. Il s'agit d'abord de la monothérapie Xevudy (anticorps Sotrovimab) développée par les laboratoires GSK Vir Biotechnology, « dont la baisse d'activité est modérée (d'un facteur 4) ». Cet anticorps est proposé pour le traitement précoce des patients infectés ayant des facteurs de risque de développer une forme grave de Covid-19.
Il s'agit également du cocktail thérapeutique Evusheld du laboratoire AstraZeneca (combinaison des anticorps Tixagevimab et Cilgavimab) qui « conserve une activité neutralisante significative malgré une baisse d'activité plus importante (d'un facteur 13 environ) ». Ce cocktail est proposé pour la prévention des formes sévères chez les patients immunodéprimés.
Cette semaine, le laboratoire AstraZeneca avait communiqué lui-même le résultat d'une étude réalisée par l'université d'Oxford (avec lequel il a développé son vaccin anti-Covid) et de l'école de médecine de l'université Washington à St Louis aux États-Unis, indiquant que son traitement gardait son activité de neutralisation contre le variant Omicron.
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