L’ASSOCIATION représentant les industriels des médicaments d’automédication (AFIPA) met en avant l’intérêt économique du délistage (ou « switch ») de molécules relevant d’indications et de pathologies adaptées à l’automédication. L’association fait valoir que ces délistages, c’est-à-dire le passage d’une prescription médicale obligatoire à une prescription facultative, permettraient à l’assurance-maladie de faire des économies massives sur les consultations et sur le remboursement des médicament prescrits.
À partir de la liste fournie par l’ANSM (Agence du médicament), l’AFIPA constate que 34 indications et 114 molécules (non délistées) sont éligibles à l’automédication et permettraient une économie de 398,4 millions d’euros (jusqu’à 1,5 milliard d’euros en cas de délistage complet accompagné du déremboursement si la prescription ouvrait droit au remboursement). En tête, les traitements du reflux gastro-œsophagien pourraient procurer 94,8 millions d’euros, suivis par la rhinite allergique (88,7 millions d’euros) et la migraine (25,5 millions d’euros).
« Certaines molécules concernant un plus grand nombre de pathologies (infections urinaires de la femme, infections gynécologiques, constipation) peuvent être délistées, à condition que le diagnostic une fois posé, le patient soit bien éduqué par son médecin traitant et le rôle de conseil du pharmacien renforcé », précise le Pr Alain Baumelou, néphrologue à la Pitié-Salpêtrière et avocat de l’automédication. Le médecin voit dans l’automédication « un rempart contre le développement d’une délivrance sauvage de molécules sur Internet ».
Avec 6,4 % de part du marché des médicaments attribué à l’automédication, la France accuse un net retard par rapport à la moyenne européenne de 10,4 % (14,4 % en Allemagne, 18 % au Royaume-Uni).
(1) réalisée par Celtipharm du 15 décembre 2011 au 30 mars 2012 à partir d’une liste de 82 indications et pathologies élaborée en 2008 par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, ex-AFSSAPS).
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