« Tout est dans la mallette ». C’est la phrase clé du Dr François Teboul, urgentiste et concepteur de My Healthbox, nouvelle solution de santé connectée à l’attention des patients pour le suivi médical postopératoire à domicile. L’originalité de ce dispositif de téléobservance réside dans son utilisation, simplifiée au possible. Pas de smartphone, ni d’ordinateur.
À la sortie de l’hôpital, le patient reçoit une mallette dans laquelle se trouvent plusieurs objets connectés de santé (thermomètre, glucomètre, oxymètre, autotensiomètre, pèse-personne, selon ses besoins) et un dispositif électronique de poche équipé d’un écran et de deux boutons, qui permet de recevoir des alertes et de communiquer basiquement avec le médecin en temps réel.
Tam-tam médical
Comment ça marche ? Après une opération chirurgicale, l’hôpital demande par exemple au patient rentré chez lui avec sa mallette connectée de surveiller sa température deux fois par jour. Le patient reçoit donc une piqûre de rappel sur son « tam-tam » médical à l’heure dite. À lui de prendre sa température, transmise au médecin grâce au réseau 3G ou par SMS (en cas défaillance de la connexion Internet).
En cas d’alerte, un nouveau message peut être envoyé au patient, lui demandant par exemple de qualifier de un à dix le niveau de douleur. Le médecin est informé par un code couleur du degré de sévérité : vert, orange, rouge. Il peut alors décider d’intervenir.
« Au début, j’ai conçu cette solution pour garder un œil sur les patients après une chirurgie ambulatoire, explique le Dr Teboul, praticien à la clinique Jacques Cartier, à Massy (Essonne). Mais le dispositif marche aussi pour le suivi des pathologies chroniques et le maintien à domicile. Sans smartphone, les patients n’ont pas à utiliser une "appli" complexe pour les plus âgés ». Un plus dans les territoires reculés, où la connexion réseau est parfois chaotique.
L’hôpital, premier client
L’hôpital est la « première cible naturelle » du Dr Teboul : « Les médecins libéraux voient tout autant que les hospitaliers l’intérêt de la télésurveillance mais sont limités par le manque de temps et de rémunération pour ce travail supplémentaire. » Les complémentaires santé (susceptibles d’inclure cette option dans leurs contrats) constituent la seconde clientèle potentielle. Le modèle économique : l’achat de la mallette pour l’hôpital, le forfait mensuel par adhérent pour les complémentaires.
Les acteurs de l’assistance rapatriement sont une autre piste sérieuse du médecin. « On pourrait proposer la mallette aux personnes retraitées qui partent en croisière pendant plusieurs semaines et qui souffrent d’une pathologie un peu lourde », précise-t-il.
Aujourd’hui, des discussions seraient en cours avec plusieurs clients. La mallette My Healthbox sera expérimentée cet été auprès de 70 patients transplantés rénaux du CHU de Nantes, avant déploiement au printemps 2016.
« Le matin, je me demandais si j’allais bosser ou si je fonçais dans un mur », une médecin partage ce qui l’a aidée à sortir du burn-out
Pédocriminalité : l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec renvoyé devant une cour criminelle
Vieillir avec le VIH : un suivi associatif pour les femmes migrantes à Lyon
Fin de vie : députés et associations veulent reprendre les discussions, le gouvernement silencieux