Le cystadénocarcinome séreux représente plus de 50 % des formes histologiques du cancer épithélial de l’ovaire, et il est, en très grande majorité, diagnostiqué aux stades II-IV, c’est-à-dire quand la survie à 5 ans est de l’ordre de 9 à 34%. Le HGSOC (pour high-grade serous ovarian carcinoma) se distingue des tumeurs de grade inférieur (type I) par son association à des mutations somatiques portant sur les gènes TP53 et BRCA1 et BRCA2. De plus, alors que les tumeurs de type I se développent, comme on le pense, à partir des cellules épithéliales superficielles ovariennes, le HGSOC semble, quant à lui, prendre son origine au niveau des cellules épithéliales sécrétoires des trompes de Fallope (FTSEC), une hypothèse qui s’appuie sur la découverte d’une signature «p53» au niveau des trompes des femmes prédisposées à cette tumeur.
On n’a cependant jamais encore démontré la possibilité de transformation des cellules épithéliales sécrétoires des trompes de Fallope en cellules cancéreuses de HGSOC. C’est ce à quoi se sont employés les chercheurs de Boston. Après avoir d’abord rendu immortelles des cellules FTSEC isolées sur des trompes humaines, ils ont ensuite réussi à obtenir une transformation maligne de ces cellules. La lignée cellulaire ainsi obtenue possède un degré de multiplication comparable à celui d’une lignée de carcinome ovarien hautement proliférative.
L’équipe de Ronny Drapkin a testé les propriétés de ce modèle chez l’animal en injectant (par voie intrapéritonéale) les lignées cellulaires immortelles et transformées à des souris NSG (n=4). Deux des rongeurs ont développé, en 147 jours, des tumeurs comparables, sur le plan histologique, immunologique et génomique, au HGSOC humain, avec un envahissement d’organes (pancréas, foie) où s’observent couramment des métastases de la tumeur humaine.
Les chercheurs de Boston démontrent ainsi que des cellules épithéliales sécrétoires de trompes normales peuvent subir une transformation maligne en présence d’oncogènes non viraux, donnant naissance à des tumeurs très proches du HGSOC, ce qui apporte la preuve que ce cancer peut avoir une origine en dehors de l’épithélium ovarien.
« Proc Ntl Acad Sci » USA (2011), publié en ligne.
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