Réduction du délai entre deux injections, schémas de vaccinations hétérologues, troisième dose, etc. Dans un communiqué publié le 14 juillet, l'Agence européenne du médicament (EMA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) font le point sur les différentes stratégies envisagées pour optimiser l'efficacité vaccinale contre le variant Delta.
Le délai entre deux doses peut être adapté selon la situation du pays
Alors qu’en Europe, le clone indien devrait représenter 90 % des cas de Covid-19 d’ici fin août et pourrait « sérieusement entraver les efforts de contrôle de la pandémie », les deux institutions « exhortent les citoyens de l'UE à se faire vacciner et à respecter le nombre de doses recommandé ».
Pour les vaccins Comirnaty (Pfizer/BioNTech), Spikevax (Moderna) ou Vaxzevria (AstraZeneca), « des données préliminaires suggèrent en effet que les deux doses sont nécessaires pour fournir une protection adéquate contre le variant Delta », rappelle le communiqué. D’où l’importance « d'accélérer les programmes de vaccination, y compris l'administration de deuxièmes doses lorsque cela est recommandé ».
Dans ce contexte, « les pays peuvent adapter leurs stratégies, par exemple en ce qui concerne l'intervalle entre la première et la deuxième dose, en fonction de la situation épidémiologique, de la circulation des variants, et de l'évolution des données sur l'efficacité du vaccin contre les variants », estiment les experts européens.
Pas de recos définitives sur les schémas hétérologues
Afin de renforcer l’efficacité vaccinale, certains plaident aussi pour l’utilisation de schémas hétérologues (première et seconde doses réalisées avec des vaccins différents). Plusieurs pays ont franchi le pas et en France, la HAS a récemment appelé à privilégier cette option pour les personnes de plus de 55 ans primo-vaccinées par Vaxzevria, chez qui la seconde injection doit être réalisée préférentiellement avec un vaccin à ARNm.
Cette stratégie de « mix and match » pourrait permettre « de protéger plus rapidement les populations et de mieux utiliser les stocks de vaccins disponibles », estime l'EMA. Elle est déjà utilisée pour d’autres vaccins et « il existe de bonnes raisons scientifiques de s'attendre à ce qu’elle soit sûre et efficace lorsqu'elle est appliquée à la vaccination contre le COVID-19 ».
Les résultats préliminaires d'études menées en Espagne, en Allemagne, et au Royaume-Uni « suggèrent en effet une réponse immunitaire satisfaisante et aucun problème de sécurité ». Cependant, « actuellement, l'EMA et l'ECDC ne sont pas en mesure de formuler des recommandations définitives sur l'utilisation de vaccins différents pour les deux doses ».
La 3e dose anticipée mais pas préconisée pour le moment
De même, les autorités européennes restent prudentes concernant une éventuelle troisième dose.
Récemment le laboratoire Pfizer a plaidé pour la mise en place d’un rappel pour son vaccin Comirnaty. Et lors de son discours du 12 juillet, Emmanuel Macron a évoqué la mise en place d'une campagne de rappel « dès la rentrée » pour « ceux qui, vaccinés les premiers, verront prochainement leur taux d'anticorps baisser et leur immunité diminuer ».
Mais pour l’EMA, « il est actuellement trop tôt pour confirmer si et quand une dose de rappel pour les vaccins Covid-19 sera nécessaire, car il n'y a pas encore assez de données provenant des campagnes de vaccination et des études en cours pour comprendre combien de temps durera la protection vaccinale, en tenant compte de la propagation des variants ».
Pour autant, au cas où cela deviendrait nécessaire, « l'EMA et l'ECDC collaborent déjà entre eux et avec les groupes consultatifs techniques nationaux sur la vaccination », précise le communiqué. Et toute nouvelle donnée « sera rapidement examinée ».
L'EMA s'engage également à coordonner la soumission de ces données avec les développeurs de vaccins. « Cela devrait permettre d'engager dans les meilleurs délais les démarches réglementaires permettant d'utiliser une dose de rappel si cela s'avérait nécessaire ».
Le 12 juillet, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait pour sa part dénoncé la « cupidité » de ceux qui pensent déjà à l'injection d'une 3e dose, dont la nécessité serait loin d'être prouvée scientifiquement, quand une bonne partie du monde attend son premier vaccin.
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