Le gouvernement était pressé, c’est donc (presque) chose faite. Le dispositif Icope (Integrated Care for Older People), qui vise à préserver l’autonomie des sujets âgés, entame sa généralisation au niveau national, ont officiellement annoncé ce 23 juillet les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités et Familles), Yannick Neuder (chargé de la Santé et de l’Accès aux soins) et Charlotte Parmentier-Lecocq (déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap). Pour que la mise en œuvre soit effective, il ne manque plus que la publication au Journal officiel, a priori « dans les prochaines semaines ».
En France, ce programme de prévention de la dépendance à partir de 60 ans, élaboré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), était jusque-là en phase d’expérimentation avec 13 porteurs de projets sur neuf régions.
C’est la première étape, le repérage, sur les cinq que compte le programme, qui est lancée. Les autres seront déployées ultérieurement, « éventuellement à partir de 2026 », a estimé Jordan Challier, conseiller prévention, accès aux soins et métiers au cabinet de Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap, lors d’une conférence de presse.
L’étape 1 consiste en un auto-questionnaire numérique évaluant six fonctions essentielles (mobilité, nutrition, mémoire, audition, vision et santé mentale) au maintien de l’autonomie et permet de détecter précocement les signaux de la fragilité et de proposer un accompagnement adapté en conséquence. Les usagers pourront le remplir au moyen d’applications référencées sur Mon Espace Santé ou dans les centres expérimentateurs. Ce dispositif de repérage précoce de la fragilité et de la perte d’autonomie est porté par la loi du 8 avril 2024 visant à « bâtir la société du bien-vieillir et de l'autonomie ». « Prévenir plutôt que subir. Icope, c’est l’entrée dans une nouvelle ère de santé publique préventive », a déclaré la ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap.
Les professionnels de santé de proximité mobilisés
En pratique, les usagers trouveront sur le site « Santé.fr » une page dédiée au programme permettant d'accéder à l’outil d’auto-évaluation selon leur lieu de résidence. « Si l’usager se trouve dans un territoire porteur d’une expérimentation, il sera redirigé vers l’outil du projet d’expérimentation ; sinon, il pourra accéder, au choix, à trois outils numériques gratuits référencés dans Mon Espace Santé : Icope Monitor, Icope & Moi et DigiCope, détaille Jordan Challier. Si l’auto-questionnaire révèle un signal d’alerte, l’usager intégré dans une expérimentation y sera pris en charge, sinon il est invité à consulter un professionnel de santé de proximité, notamment ceux mobilisés dans Mon Bilan Prévention ». L’auto-questionnaire peut être renouvelé tous les six mois.
La mise en œuvre d’Icope repose sur les agences régionales de santé (ARS) en lien avec les services publics départementaux de l’autonomie (SPDA), mais aussi l’ensemble des professionnels de santé, les établissements sanitaires et médico-sociaux et professionnels du champ social. À l’avenir, les ministres souhaitent que « les professionnels de santé, du médico-social mais aussi de l’intervention sociale en ville ou au domicile (y compris aides à domicile, postiers, prestataires à domicile…) accompagnent, en lien avec le SPDA, le déploiement du dispositif ». « Nous espérons inclure 2 millions de personnes d’ici à 2027 », précise Jordan Challier.
Une application unique d’ici à 2026 sur Mon Espace Santé
Dès le lancement, un comité national de pilotage, coprésidé par les ministres, veillera à l'organisation, l’évaluation et l’actualisation du programme. D’ici à 2026, le gouvernement prévoit que le programme repose sur une application numérique unique, qui sera intégrée par l’Assurance-maladie sur Mon Espace Santé, « permettant un rappel aux usagers, une communication ciblée et une information aux professionnels de santé ».
À l’heure actuelle, « il est estimé qu’un usager sur quatre dans la tranche des 60 ans et plus a activé Mon Espace Santé, contre un sur cinq toutes tranches d’âge confondues », rapporte Line Farah, directrice des Grands Défis « Dispositifs médicaux numériques et bien-vieillir » et « Dispositifs médicaux numériques en santé mentale » au ministère de la Santé et de l’Accès aux soins.
La généralisation progressive des autres étapes du programme (évaluation approfondie des signes de fragilité, plan personnalisé de prévention, suivi et soutien aux aidants) est en cours de structuration. Une communication sur le déploiement d’Icope sera prochainement adressée aux professionnels de santé, aux établissements sanitaires et médico-sociaux pour les sensibiliser et les accompagner lors de cette première étape.
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