On sait que durant la crise sanitaire Covid - entre les confinements et les mesures de distanciation, les conséquences sur la santé mentale ont été importantes pour une grande partie de la population. Une étude publiée ce jour dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), s'est particulièrement intéressée aux personnes en activité professionnelle, durant les différents moments de cette crise. « Les prévalences de symptomatologies anxieuses et dépressives sont restées élevées sur l’ensemble de l’année 2020 chez les actifs occupés », indique les auteurs de cet article. Ces troubles psychiques ont évolué selon les différentes phases de cette crise, avec des prévalences variables en fonction des mesures prises au niveau national pour juguler la pandémie.
Ces résultats sont issus de l’enquête Coviprev en population générale, mais seuls ont été prises en compte les données provenant des actifs qui avaient différents statuts : personnes travaillant dans leur entreprise (in situ), à domicile, au chômage partiel ou en arrêt de travail. Les données sont issues de la période entre le 23 mars et mi-décembre 2020.
Prévalence de l'anxiété jusqu'à 30 % et 20 % pour la dépression
Ainsi, parmi ces actifs, le BEH révèle que la prévalence des états anxieux était de 30,5 % au début. Elle a ensuite connu une baisse significative jusqu’à mi-avril avant de rester à des niveaux stables, mais relativement élevés. Concernant la dépression, la prévalence était de 20,9 % fin mars, pour rester à un niveau relativement élevé jusqu'à début mai. « Elle a connu une baisse significative avec la période du déconfinement avant de ré-augmenter de façon significative en octobre aux alentours du second confinement », précise le BEH. Fin novembre 2020, selon cette enquête, la prévalence de la dépression atteignait en effet plus de 23 % de ces personnes.
De façon plus détaillée, cette enquête montre qu'« être en arrêt de travail, par rapport au travail in situ, était associé à un risque accru de présenter un état anxieux uniquement pour les hommes. Pour les deux sexes, travailler in situ était associé à un plus faible risque de présenter un état dépressif par rapport au fait de travailler à domicile, d’être en chômage partiel ou en arrêt de travail ».
Les soignants auraient été préservés... d'une certaine manière
Il a aussi été établi que ceux et celles ayant des activités financières et d'assurances, ceux et celles travaillant dans les arts, spectacles et activités récréatives avaient plus des risques de souffrir d'anxiété. À l’inverse, ce risque était plus faible chez les personnes travaillant dans la santé humaine et l’action sociale, l’administration publique et les activités spécialisées et scientifiques. Quant au risque de présenter un état dépressif, « il était quant à lui plus important parmi les travailleurs de l’enseignement et plus faible parmi les travailleurs du secteur de la santé humaine et de l’action sociale », note la BEH qui ajoute : « Ces résultats ne minimisent pas les difficultés qu’ont pu rencontrer les soignants. Le secteur de la santé a été sujet à une tension forte durant la pandémie, à laquelle se sont ajoutées les craintes liées au risque d’infection ».
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