Chikungunya : l’OMS appelle à agir pour éviter des épidémies majeures

Publié le 23/07/2025

L’épidémie de chikungunya, qui a commencé début 2025 à La Réunion, s’étend à d’autres pays de la région. L’OMS veut éviter que le scénario de 2004, avec une propagation virale à travers le monde, ne se répète.

Crédit photo : NIH-VOISIN/PHANIE

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé ce mardi 22 juillet à une action urgente pour éviter des épidémies majeures de chikungunya et éviter ainsi que l'histoire ne se répète, après le scénario d’il y a vingt ans.

« De 2004 à 2005, une importante épidémie de chikungunya a balayé l'océan Indien, touchant de vastes populations dans de petits territoires insulaires avant de se propager à travers le monde et de toucher près d'un demi-million de personnes », a déclaré Diana Rojas Alvarez, cheffe d'équipe de l'OMS sur les arbovirus.

« Aujourd'hui, l'OMS observe la même tendance émerger : depuis début 2025, La Réunion, Mayotte et l'île Maurice ont toutes signalé d'importantes épidémies de chikungunya. On estime qu'un tiers de la population réunionnaise est déjà infectée », a-t-elle expliqué lors d'un point de presse à Genève.

Promouvoir la lutte antivectorielle

La cheffe d'équipe de l'OMS a souligné que « tout comme il y a vingt ans, le virus se propage désormais à d'autres pays de la région, tels que Madagascar, la Somalie et le Kenya » et une transmission « se produit également en Asie du Sud ». Elle a également rappelé que des cas importés continuent d'être signalés en Europe, « en lien avec l'épidémie dans les îles de l'océan Indien, avec une transmission locale signalée en France (lire encadré) et des cas suspects détectés en Italie ».

« Étant donné que ces schémas de transmission avaient été observés lors de l'épidémie en 2004, l'OMS appelle à une action urgente pour éviter que l'histoire ne se répète », a-t-elle insisté. Car bien que le taux de mortalité soit inférieur à 1 %, cela « peut représenter des milliers de décès lorsque l'on commence à compter des millions de cas », a-t-elle averti.

« Nous tirons donc la sonnette d'alarme afin que les pays puissent se préparer à détecter rapidement et à renforcer leurs capacités pour éviter de très grandes épidémies, comme c'est souvent le cas avec le chikungunya », a-t-elle dit.

L'OMS appelle aussi la population à se protéger, déplorant que la plupart des gens n'utilisent pas d'anti-moustiques et laissent de l'eau stagner dans les récipients, tels que les seaux. Diana Rojas Alvarez a expliqué que dans les régions où les populations ont peu ou pas d'immunité, le virus peut provoquer « des épidémies rapides et importantes, infectant jusqu'à trois quarts de la population ».

En France hexagonale, des cas importés à la baisse mais à l’origine de transmissions locales

Dans son bulletin hebdomadaire du 23 juillet, Santé publique France (SPF) fait état de 42 cas de transmission autochtone dans 12 foyers en métropole depuis le début de la surveillance renforcée le 1er mai. Le nombre de cas importés s’élève, quant à lui, à 833 depuis le début de la surveillance renforcée, ce qui correspond à 34 cas supplémentaires du 16 au 23 juillet contre 247 la semaine précédente. « Malgré une baisse du nombre de cas importés de chikungunya, notamment en provenance de La Réunion et de l’océan Indien, leur niveau contribue à l’apparition de transmissions autochtones dans l’Hexagone. (…) À ce jour, pour quatre épisodes, des cas virémiques importés en provenance de La Réunion ont été identifiés à proximité des foyers et sont probablement à l’origine de la transmission locale », commente SPF. Et l’agence de souligner que « ces épisodes ont pu être détectés précocement grâce à la surveillance et au signalement des cas », insistant sur l’importance du signalement.

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr