Le porc est-il l'avenir de l'Homme ? Une équipe médicale au centre médical de l'Université de Maryland (États-Unis) a réalisé une première mondiale depuis longtemps espérée, la transplantation d'un cœur issu d'un porc génétiquement modifié chez un patient de 57 ans, en phase terminale d'une insuffisance cardiaque. Il n'était pas éligible à une transplantation cardiaque humaine ou à la mise en place d'un dispositif d'assistance mécanique. Cette avancée médicale majeure n'a pas été réalisée dans le cadre d'une étude clinique. Mais relève d'une expérimentation. Même les traitements immunosuppresseurs auraient été administrés pour la première fois. Quant à la Food and Drug Administration (FDA), elle a donné son accord le 31 décembre dernier.
Secrets de fabrication
Pour cette première, Revivicor, société de biotechnologie, a joué un rôle majeur. Alors que d'autres biotechs américaines se sont lancées sur ce marché des xénogreffes, elle n'a pas révélé ses secrets de fabrication. Elle a seulement reconnu avoir procédé à la modification de dix gènes. Trois gènes responsables du rejet rapide des organes de porcs chez l'homme ont été supprimés chez le porc donneur. Un gène de la croissance excessive du tissu cardiaque porcin a par ailleurs été inactivé. Enfin, six gènes humains ont été insérés dans le génome afin de favoriser le processus immunitaire. Selon le Dr Benoît Averland, directeur adjoint de l'Agence de la biomédecine interrogée par le Monde, l'équipe américaine a joué sur deux tableaux, à savoir prévenir le rejet hyperaigu et protéger le patient du risque d'infection par des rétrovirus porcins.
Issue incertaine
L'issue à ce stade demeure incertaine. Pour le chirurgien Bartley Griffith à l'origine de cette première mondiale, le risque du rejet d'organe et celui lié aux immunosuppresseurs ne sont pas écartés. Pour autant et quel qu'en soit le résultat, une nouvelle voie est ouverte. Selon le Dr Aveland, les États-Unis et la Chine auraient là aussi distancié l'Europe. Le retard peut-il être rattrapé ?
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