« Choose CNRS » : tel est le mot d’ordre du programme que lance le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à l’adresse des « collègues aujourd’hui empêchés de faire de la recherche », mais aussi aux chercheurs français expatriés dont certains n’ont « pas envie de vivre et d’élever leurs enfants dans les États-Unis de Trump », selon les mots de son PDG, Antoine Petit.
Un écho à l’initiative impulsée par l’exécutif, avec l'annonce mi-avril d'une plateforme « Choose France for Science », et qui précède l’événement « Choose Europe for Science » qui se tiendra à Paris ce 5 mai. Cette conférence, à laquelle participera la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, entend signifier, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reflux ou de menaces, que l'Europe est un continent d'attractivité », selon la présidence française.
Avec son initiative, le CNRS, premier organisme de recherche en Europe avec 34 000 agents, et qui recrute un tiers de chercheurs non français chaque année dans ses concours classiques, vise quatre publics : des post-doctorants – dont certains pourraient espérer des emplois pérennes – jusqu'à d'éventuelles « stars » de la recherche mondiale, sur des chaires internationales. Les premiers contacts traduisent un « petit élan », qui concerne « pour l'immense majorité des non-Américains », explique à l'AFP Antoine Petit.
Le CNRS emboîte le pas à l’université d’Aix-Marseille qui, dès mars, a lancé son programme « Safe Place for Science », et qui doit accueillir ses premiers chercheurs en juin.
Quels financements ?
Le PDG du CNRS se dit « convaincu que la motivation d’un chercheur n’est jamais la rémunération », mais avant tout « l’environnement de travail, avec ses infrastructures et la possibilité de se confronter aux meilleurs ». Antoine Petit compte aussi sur le fait qu'une fois intégrés les frais liés à l'éducation, la santé et la protection sociale, les écarts de rémunération entre la France et l’étranger paraissent plus faibles. Il reconnaît toutefois que la marge de manœuvre financière du CNRS n'est « pas très grande ».
Aussi place-t-il ses espoirs dans l'annonce, sur la plateforme « Choose France », que l'État pourrait abonder jusqu'à 50 % du coût de projets de recherche, au mérite et sur les fonds du programme France 2030. « C'est au niveau européen que l'effort doit être fait », remarquait récemment le ministre français de la Recherche, Philippe Baptiste. Et pas seulement pour des questions d'argent, mais aussi pour la libre circulation des chercheurs ou de la connaissance. « On pense, à France Universités, que c'est l'échelle à laquelle il faut travailler », souligne aussi auprès de l'AFP son vice-président, Jean-François Huchet, en rappelant que « l'Europe de la recherche doit encore se constituer ».
« Ce que nous pouvons faire pour les chercheurs aux États-Unis pourrait accélérer le mouvement et améliorer nos dispositifs », ajoute-t-il. Par exemple, l'accès à certaines bases de données, partagées avec les États-Unis, pourrait être menacé, « posant alors la question de notre souveraineté », avertit le responsable. Déjà, en mars, la Pr Bana Jabri, directrice de l’Institut Imagine, et son homologue à l’Institut Pasteur, Yasmine Belkaid, alertaient sur les conséquences de la censure de la science par l’administration Trump, aux États-Unis comme dans le reste du monde, et appelaient l’Europe à accueillir les chercheurs américains.
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