Les patients en obésité, ou en surpoids non diabétiques avec au moins une comorbidité liée au poids, traités par tirzépatide connaissent une perte pondérale moyenne de 20,2 % contre 13,7 % avec le sémaglutide à 72 semaines, selon les résultats de phase 3b de Surmount-5. Les patients sous tirzépatide présentent également une réduction du tour de taille plus importante.
Ces données, publiées dans The New England Journal of Medicine, indiquent ainsi une supériorité du tirzépatide (double agoniste des récepteurs GIP et GLP-1) par rapport au sémaglutide (agoniste des récepteurs GLP-1) sur les critères d’évaluation principal et secondaires retenus dans l’étude sur l’obésité et le surpoids sans diabète. Précédemment, une étude récente avait également conclu à la supériorité du tirzépatide, cependant chez des adultes en obésité atteints ou non d’un diabète de type 2.
Ces résultats ont été présentés au Congrès européen sur l’obésité (Espagne, 2025). Surmount-5 est un essai financé par le laboratoire Eli Lilly commercialisant le Mounjaro (tirzépatide). Pour rappel, en attente du remboursement effectif du Mounjaro en France dans l’obésité, ainsi que dans le diabète de type 2 (avis favorables rendus par la Haute Autorité de santé tous deux en septembre 2024), la spécialité est mise à disposition des patients sans remboursement depuis novembre 2024. Le laboratoire a par ailleurs annoncé, dans un communiqué, avoir déposé un nouveau dossier auprès de la HAS.
Une perte de poids plus marquée chez les femmes
Parmi les 750 patients inclus, l’âge moyen était de 44,7 ans, l’indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 39,4 kg/m2 et le tour de taille moyen de 118,3 cm ; la cohorte était majoritairement composée de femmes (64,7 %) et de patients blancs (76,1 %). L’obésité et le surpoids étaient associés à au moins une comorbidité liée au poids (50,1 % en avaient au moins deux) ; les participants ne présentaient pas de diabète.
À 72 semaines, pour le critère d’évaluation principal, les patients traités par tirzépatide (n = 374) ont présenté une réduction pondérale moyenne de 20,2 % contre 13,7 % pour les patients traités par sémaglutide (n = 376), soit une perte de poids relative supérieure de 47 %. Dans les deux groupes, la perte de poids était environ 6 % plus élevée chez les femmes par rapport aux hommes. Concernant les critères d’évaluation secondaires, 64,6 % des patients traités avec tirzépatide ont perdu au moins 15 % de leur poids initial, contre 40,1 % avec le sémaglutide. Les patients du groupe tirzépatide ont aussi obtenu une réduction moyenne du tour de taille de 18,4 cm contre 13 cm dans le groupe sémaglutide. De plus, les facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension artérielle, hémoglobine glyquée, glycémie à jeun) se sont améliorés dans les deux groupes, confirmant les données précédentes du sémaglutide dans le diabète de type 2 et l’obésité.
Enfin, la dose maximale (10 mg ou 15 mg de tirzépatide et 1,7 mg ou 2,4 mg de sémaglutide) a été bien tolérée par les participants ; les auteurs notent que le profil global de tolérance du tirzépatide dans l’essai Surmount-5 était conforme à celui observé dans les autres études cliniques du programme Surmount. Les effets indésirables, principalement gastro-intestinaux et généralement d’intensité légère à modérée, se sont manifestés chez 76,7 % du groupe tirzépatide et 79 % du groupe sémaglutide. Au total, 6,1 % des participants traités par tirzépatide ont interrompu le traitement du fait des effets indésirables contre 8 % avec le sémaglutide. Les auteurs précisent cependant que l’étude « n’était pas conçue pour comparer directement les profils de tolérance des deux traitements ».
Retour de l’Ozempic en France
L'Agence de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé, le 9 mai 2025, la remise à disposition de l’Ozempic (sémaglutide, Novo Nordisk) en stylo prérempli (0,25, 0,5 et 1 mg). En effet, depuis fin 2023, l’antidiabétique faisait l’objet de fortes tensions d'approvisionnement du fait de la hausse substantielle de la demande. Pour rappel, en France, l’Ozempic est indiqué et remboursé chez l’adulte pour le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Le Wegovy (sémaglutide), indiqué dans l’obésité avec IMC ≥ 35 kg/m², est disponible en France mais pas encore remboursé (avis favorable de la Haute Autorité de santé en décembre 2024).
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