Pour le Dr Alexander Zink (dermatologue, Munich, Allemagne), il est fondamental de bien repérer la connexion entre des maladies qui ne semblent pas liées. Il en est ainsi pour la dermatite atopique affectant la peau et l’asthme se manifestant au niveau pulmonaire. Ces pathologies font partie d’une constellation de pathologies atopiques, allergiques et inflammatoires qui ont un dénominateur commun, l’inflammation de type 2 et une réponse immunitaire excessive. Il s’agit de la dermatite atopique, de l’asthme, des allergies alimentaires et environnementales, de l’oesophagite à éosinophiles, de la rhinite allergique/rhinosinusite chronique avec polypose nasale et des maladies respiratoires exacerbées par l'aspirine (AERD). « Quand on a une de ces maladies, le risque est augmenté d’en avoir une ou plusieurs autres », a expliqué le Dr Zink. L'inflammation de type 2 correspond à une réponse hyperactive du système immunitaire et se caractérise par une production excessive de cytokines de type 2 (IL-4, IL-13, IL-5), responsables d'une cascade de phénomènes inflammatoires. Il existe des familles où différentes générations ont une maladie ou une diathèse allergique témoignant d’une prédisposition génétique. Elle est souvent présente dans ces affections et les facteurs environnementaux jouent un rôle de catalyseur d’expression phénotypique. Dans la dermatite atopique, le gène codant pour la filagrine est transmissible. Or, la mutation de la filagrine est un facteur de risque fort pour cette affection dermatologique.
Altération importante de la qualité de vie
Ces pathologies ont aussi en commun une altération importante de la qualité de vie et un manque de prédictibilité avec un fort retentissement personnel, familial et social. 75 % des adultes souffrant de dermatite atopique modérée à sévère ont une pathologie non contrôlée et 45 % des adolescents ont des difficultés scolaires en raison de poussées aiguës. Le spécialiste a insisté sur l’importance de communiquer sur ce mécanisme inflammatoire de type 2 pour mieux faire comprendre au patient son profil et les options thérapeutiques possibles. C’est aussi le but que poursuit l’International Alliance of Dermatology Patient Organization (GlobalSkin, globalskin.org) qui regroupe 160 associations de patients dans le monde entier dans 50 pays. Elle souhaite informer les patients souffrant d’affections dermatologiques sur la connexion entre les pathologies liées à l’inflammation de type 2. Cette alliance fournit des données fiables et actualisées pour une meilleure compréhension et un soutien actif. Le Dr Zink plaide pour une approche médicale holistique sur la base d’une nécessaire réflexion pluridisciplinaire entre différents spécialistes, d’autant qu’il s’agit plus d’une démarche de synthèse clinique que de la réalisation d’examens biologiques.
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