Des chercheurs américains mettent en évidence de nouveaux avantages d'un blocage combiné des récepteurs SGLT1 et 2, à l'œuvre dans la sotagliflozine. Chez des patients atteints de diabète de type 2 et de maladie rénale présentant des facteurs de risque cardiovasculaire, un traitement par sotagliflozine permet de réduire le risque d’infarctus du myocarde (IDM) de 32 % et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) de 34 % par rapport au groupe placebo. « Cette étude est la première à montrer qu'un inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose (SGLT) présente ces avantages cardiovasculaires uniques », résument les auteurs de cette étude, une analyse secondaire de l’essai Scored publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology et financée par Lexicon Pharmaceuticals.
La sotagliflozine a été approuvée en 2023 par la Food and Drug Administration (FDA), sous le nom de spécialité Inpefa (Lexicon Ph) pour réduire le risque de décès d'origine cardiovasculaire, d'hospitalisation et de consultations urgentes pour insuffisance cardiaque (IC) chez les patients souffrant d’IC ou alors de diabète de type 2 avec maladie rénale chronique et autres facteurs de risque cardiovasculaire. Ces nouvelles données montrent qu’il est également un first-in-class efficace pour la réduction des IDM et des AVC.
Cet inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose (SGLT) bloque à la fois les récepteurs SGLT1, présents dans les reins, l’intestin, le cœur et le cerveau, et les récepteurs SGLT2 des reins. « Les autres inhibiteurs du SGLT2 - largement utilisés pour le traitement du diabète, de l’insuffisance cardiaque et des maladies rénales - ne bloquent pas le SGLT1 de manière aussi significative, et le bénéfice ischémique sur l’IDM et l’AVC n’a pas été observé avec d’autres iSGLT », contextualisent les auteurs.
Dans l’Union européenne, la sotagliflozine est autorisée depuis 2022 (initialement 2019) sous le nom de spécialité Zynquista (Sanofi) pour le traitement du diabète de type 1, en complètement d’une insulinothérapie, pour l’amélioration du contrôle glycémique.
Une réduction de 23 % des événements cardiovasculaires majeurs
Les chercheurs ont recruté 10 584 patients adultes (âge médian de 69 ans) souffrant d'insuffisance rénale chronique (DFGe entre 25 et 60 ml/min/1,73 m2), de diabète de type 2 et ayant d'autres facteurs de risque cardiovasculaire. Les individus ont été randomisés, soit pour recevoir de la sotagliflozine (n = 5 292), soit un placebo (n = 5 292). Parmi eux, 48,6 % avaient des antécédents de maladie cardiovasculaire, dont 19,9 % d’IDM, 8,9 % d’AVC et 22,4 % de revascularisation coronarienne. Au terme d’un suivi moyen de 16 mois, les auteurs ont noté une réduction du taux d’IDM (HR = 0,68), d’AVC (HR = 0,66) et de décès de causes cardiovasculaires (HR = 0,77) dans le groupe sotagliflozine par rapport au groupe placebo.
« Les médecins disposent désormais d'une nouvelle option pour réduire le risque cardiovasculaire global tel que l'insuffisance cardiaque, la progression de la maladie rénale, la crise cardiaque et l'accident vasculaire cérébral chez les patients souffrant soit d'insuffisance cardiaque, soit de diabète de type 2, de maladie rénale chronique et d'autres facteurs de risque cardiovasculaire », concluent-ils.
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