Il fait bon vivre aux abords d’une maison de santé. C’est l’IRDES (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) qui le disait le mois dernier en publiant une première évaluation des maisons de santé plurisdisciplinaires. Pour les patients c’est un "plus" en matière d’accès aux soins (254 à 358 jours d’ouverture par an, contre 162 à 211 pour les cabinets témoins). Pour les professionnels, c’est sans doute la meilleure façon de se prémunir du burn out : , 46 heures de temps de travail hebdomadaires pour les généralistes contre 52 à 60 heures pour le reste de la profession.
Certes, près de dix ans après les premières expériences et alors qu’environ 200 de ces structures fonctionnent sur le territoire, on n’a pas encore fait la preuve qu’elles sont moins chers pour la Sécu. Mais qu’importe : depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, c’est la lutte contre les déserts médicaux qui préoccupent. Et les maisons de santé semblent, de ce point de vue, une arme de choix. En visite à la maison de santé de Bletterans en septembre 2008, le président de la République s’empare du concept et annonce des aides à la création de ces structures. L’année suivante la réforme « HPST » intègre dans la loi la définition des maisons de santé. Les ARS auront pour première tâche d’assurer le développement des ces modes d’exercice collectif et pluridisciplinaire de la santé, qui devraient être aussi les fers de lances des expérimentations à venir d’alternative au paiement à l’acte.
On parle beaucoup des maisons de santé en cette fin de décennie. Du coup, on en oublie un peu d’autres formes de coopération entre professionnels, tels que les réseaux de soins. Ils sont nés avec l’épidémie de sida, puis on a vu des réseaux se mettre en place pour les addictions ou les soins palliatifs. Et les ordonnances Juppé d’avril 1996 ont donné un cadre à certaines expérimentations.Mais la reconnaissance légale des réseaux date en fait du début du XXIème siècle. C’est la circulaire de novembre 1999 qui pour la première fois organise le soutien public aux réseaux. Par la suite, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2002 et la loi de modernisation du système de santé leur donneront une définition légale. Dans ces années là, on a vu apparaître des fonds publiques pour financer les réseaux, qui mine de rien doivent être environ 600 sur tout le territoire aujourd’hui. Même si la plupart travaillent dans l’ombre aujourd’hui, on peut penser que la création des ARS devraient leur permettre leur développement.
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