Viviane Schaller, 66 ans, docteur en pharmacie, et ancienne gérante d’un laboratoire d’analyses biologiques à Strasbourg, et Bernard Christophe, 65 ans, diplômé en pharmacie mais non inscrit à l’Ordre des pharmaciens, ont été condamnés à 9 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Strasbourg, pour escroquerie à l’assurance-maladie, pour la première, et exercice illégal de la pharmacie, pour le second.
Viviane Schaller a été reconnue coupable d’avoir appliqué pendant des années un protocole de dépistage de la borréliose de Lyme non homologué par les autorités sanitaires, qui l’a amenée à annoncer à des milliers de patients qu’ils étaient porteurs de cette affection, alors que les tests classiques (Elisa, Western Blot) restaient négatifs. Le laboratoire Schaller a d’ailleurs dû fermer en juin 2012 sur ordre de l’Agence régionale de santé d’Alsace.
280 820 euros pour l’assurance-maladie
Son ex-dirigeante a été condamnée par le tribunal à rembourser 280 820 euros à la Caisse primaire d’assurance-maladie, soit le montant des remboursements octroyés par la CPAM pour ces milliers de tests pratiqués hors des protocoles officiels. Elle a été relaxée de complicité d’exercice illégal de la pharmacie.
Son ancien associé Bernard Christophe a été condamné pour avoir fabriqué et commercialisé hors du cadre réglementaire un remède à base d’huiles essentielles, le « Tic Tox », et doit verser 10 000 euros de dommages et intérêts à l’Ordre des pharmaciens. Il a été relaxé de complicité d’escroquerie à l’assurance-maladie.
Cette condamnation intervient après plus de 2 ans de procédure. Le procès s’était rouvert en septembre 2014 alors qu’en septembre 2012, le tribunal avait mis sa décision en suspend en l’attente d’un complément d’information.
Polémique
Une avocate de la défense Me Catherine Faivre a annoncé que les deux acteurs du laboratoire Schaller feraient appel de ces condamnations. « Il faut accorder à des personnes qu’on peut qualifier de lanceurs d’alerte la protection à laquelle ils ont droit. C’est ce que nous dirons devant la cour d’appel. Il est du pouvoir des juges d’interpréter la loi », a-t-elle indiqué.
« J’ai mis le doigt sur une anomalie, ça dérange », a commenté Viviane Schaller, tandis que Bernard Christophe a fustigé « l’industrie pharmaceutique qui continue de vendre des tonnes de médicaments pour soigner les centaines de symptômes induits par Lyme ».
De nombreux malades, notamment l’association« Lyme sans frontières »,soutiennent les praticiens, ainsi que quelques médecins, comme le Pr Christian Perronne, chef de service en infectiologie à l’hôpital universitaire Raymond Poincaré de Garches et président de la Commission spécialisée Maladies transmissibles (CSMT) du Haut Conseil de santé publique, qui dénonce une « sous-estimation dramatique de cette maladie ».
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