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Dossier

Le sportif hypertendu

Vive l'endurance

Publié le 23/01/2009
Vive l'endurance


©VOISIN/PHANIE

L'exercice physique a fait ses preuves pour réduire la PA et doit être fortement encouragé chez l'hypertendu ou le préhypertendu, à condition d'être strictement encadré.

On distingue des activités physiques, dynamiques, statiques ou mixtes. L'exercice dynamique, en endurance, améliore le débit cardiaque, avec une élévation de la fréquence et de la PAS tandis que la ? PAD reste stable ou diminue ? et une baisse des résistances vasculaires ; il entraîne un travail en volume au niveau du VG, avec une augmentation harmonieuse de la taille et de l'épaisseur du VG.. En revanche, l'exercice statique qui demande généralement des efforts à glotte fermée augmente la charge en pression, la PAS augmente de façon très importante, mais la PAD s'élevant aussi, le différentiel ne se modifie guère ; l'accroissement des résistances périphériques provoque une augmentation de taille et de volume du VG qui se fait plutôt dans le sens d'une hypertrophie concentrique au détriment de la cavité ventriculaire. « L'hypertendu devra se tourner vers des sports d'endurance d'intensité intermédiaire », conseille le Pr J.-M. Krzesinski (Liège), une activité à encadrer pour éviter les dangers CV de l'exercice physique, mort subite, essentiellement liée à la cardiomyopathie hypertrophique, mais aussi IDM survenant essentiellement chez des patients sédentaires, le risque étant 50 fois moins élevé chez les sportifs réguliers. Ces complications CV sont favorisées par le coup de chaleur qui doit inciter à la prudence en cas de température ambiante élevée et dans tous les cas à une bonne hydratation.

Adapter le sport à l'HTA et non l'inverse

Le bilan repose sur une anamnèse questionnant aussi sur les circonstances de décès dans la famille, un examen clinique et paraclinique (ECG de repos, éventuellement test d'effort, Holter et MAPA à réaliser le jour de l'entraînement). L'hypertendu pratiquant déjà régulièrement un sport de loisir sera incité à le poursuivre sous contrôle de l'automesure, en privilégiant les activités d'endurance et en évitant les exercices trop intenses ou à respiration bloquée. Chez le sportif de haut niveau la compétition n'est autorisée que si l'HTA est de grade 1, augmente modérément lors de l'effort, avec un volume ventriculaire restant dans les limites physiologiques du cœur d'athlète. On surveillera l'apparition d'une arythmie et d'une hypertrophie ventriculaire concentrique qui imposent l'arrêt de l'activité physique tant que le risque CV reste élevé. Chez un sujet sportif qui développe une HTA, il faut s'assurer de sa réalité et rechercher une étiologie en pensant à l'éventualité d'un dopage.

Quatre objectifs

Le traitement a quatre objectifs : être efficace sur la PA, toléré lors de l'effort et en particulier ne pas provoquer de déshydratation, ne pas entraîner de contre-indication à la compétition, tout en respectant les recommandations thérapeutiques guidées par le stade de l'HTA. Les béta-bloquants non sélectifs génèrent une fatigue musculaire plus rapide, réduisent la glycogénolyse musculaire, empêchent la tachycardisation maximale nécessaire à l'effort et sont contre-indiqués en compétition. Les diurétiques, interdits aussi dans les compétitions où les sportifs sont classés par catégorie de poids exposent à la déshydratation, aux troubles ioniques et à la fatigue musculaire. Les alpha-bloqueurs et les inhibiteurs centraux ne sont plus prescrits ? risque d'hypotension orthostatique et de syncope lors de la phase de récupération ?; on préfèrera donc les inhibiteurs calciques et les bloqueurs du SRA, bien tolérés et autorisés en compétition.

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