Les négociations en vue de la prochaine convention médicale ont débuté la semaine dernière. Après trois ans de glaciation et à un an de l’échéance présidentielle, ces discussions d’apparence assez technique semblent pourtant intéresser bien au-delà des seuls partenaires habituels, notamment dans le monde politique, syndical et associatif. Et chacun exprime des attentes fortes.
Pour la première fois, des négociations en vue de la signature d’une nouvelle convention médicale coïncident avec les débuts d’une campagne pour l’élection présidentielle. Est-ce à dire que tout va se jouer à l’Elysée ? La CSMF a déjà été reçue, vendredi dernier, au « Château », au lendemain de la première journée de négociations. « Le président de la République a rappelé son attachement à la réforme de la médecine de proximité qui doit apporter en 2011 des réponses aux difficultés rencontrées par les médecins libéraux et aux défis de l’accès aux soins », a sobrement commenté la présidence. « L’entretien a duré trois quarts d’heure, raconte Michel Chassang, le président de la CSMF. Le président ne nous a rien annoncé de révolutionnaire, ni fait de promesses intempestives, mais nous avons eu le sentiment d’une bonne écoute». Selon nos informations, Nicolas Sarkozy devrait s’exprimer publiquement sur ses attentes pour la convention médicale au mois de juin. D’ici là, il recevra l’ensemble des syndicats de médecins libéraux, à commencer par MG France mardi prochain. Alors que l’Exécutif avait donné l’impression de vouloir ralentir le mouvement depuis l’automne, l’Elysée dit à présent souhaiter une convention avant l’été.
Un calendrier très dense
Pour y parvenir, l’Assurance-maladie a fixé un calendrier des réunions très dense. Une dizaine de réunions ont été calées jusqu’au 30 juin. Dans une déclaration solennelle à ses partenaires, Frédéric Van Roekeghem, le directeur de l’UNCAM a rappelé les contraintes financières qui pèsent sur cette négociation. L’Élysée a en effet imposé un ONDAM sous la barre de 3 %, ce qui ne laisse quasiment pas de marge de manœuvre. Le directeur de l’UNCAM a également insisté sur les « contraintes du modèle social » alors que l’Assurance-maladie ne souhaite ni « étatisation » ni « privatisation » du système. « Accès aux soins », « démographie médicale » et « respect du tact et de la mesure » seront au cœur des enjeux, a-t-il résumé, comme un écho aux multiples groupes de pression qui observent aujourd’hui cette négociation. Tour d’horizon de ces acteurs qui voudraient bien se mêler davantage des affaires conventionnelles.