Les convulsions de l’enfant sont la plupart du temps bénignes, mais si elles se prolongent, elles peuvent être porteuses d’une augmentation du risque d’épilepsie à l’âge adulte. Une étude montre que les examens complémentaires, tels que l’IRM et l’EEG, pourraient aider à identifier les enfants à risque.
L’étude, menée par Hyman Climenko et coll. (New York) et publiée dans « Neurology », indique que dans les jours qui suivent des convulsions prolongées chez les enfants, des signes d’atteinte aiguë du cerveau peuvent être objectivés, ainsi que des modifications de la morphologie et de l’activité cérébrales.
Les convulsions hyperthermiques peuvent survenir chez environ 3 à 4 % des enfants. Les experts ont calculé que le risque d’épilepsie est de 30 à 40 % à la suite d’un état de mal convulsif associé à une hyperthermie, correspondant à une série de convulsions qui peuvent durer de 30 minutes à quelques heures.
L’étude « Consequences of Prolonged Febrile Seizures in Childhood » (FEBSTAT, débutée en 2003) s’est focalisée sur l’état de mal convulsif et l’épilepsie temporale. Les enfants inclus ont eu une IRM et un EEG dans les jours qui ont suivi l’événement pathologique, ce qui a fait l’objet de deux publications dans « Neurology ».
Atteinte de l’hippocampe
Les IRM réalisées dans les 72 heures après l’état de mal convulsif révèlent la possibilité d’anomalies au niveau de l’hippocampe, structure en relation avec le lobe temporal. Ainsi, parmi 191 enfants ayant souffert d’un état de mal convulsif suite à une hyperthermie, 11,5 % (22) présentaient des signes d’atteinte de l’hippocampe. Et 10,5 % (20) avaient même des anomalies du développement de l’hippocampe. De telles images étaient rares chez les enfants ayant eu une convulsion unique.
Par ailleurs, pratiquement la moitié (45,52 %) des enfants ayant eu un syndrome de convulsions prolongées ont présenté des anomalies à l’EEG. Et il y a aussi une corrélation entre les résultats à l’EEG et à l’IRM. « Les enfants ayant des signes patents d’atteinte aiguë du cerveau ont un risque doublé d’anomalies à l’EEG. »
Ainsi, le risque associé aux convulsions prolongées est-il démontré objectivement. Certains auteurs estiment qu’il existe peut-être « des anomalies préexistantes qui rendraient le cerveau plus sensible à l’effet des convulsions fébriles ». L’épilepsie temporale peut provoquer des pertes de mémoire. Des images IRM ont montré chez des adultes une atrophie du lobe temporal et de l’hippocampe. Les adultes dans ce cas sont d’ailleurs nombreux à rapporter des antécédents d’état convulsif fébrile.
Neurology, 7 novembre 2012 (et publication antérieure du 25 juillet 2012).
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