L'autopsie est en déclin, ses enseignements restent parfois irremplaçables. En témoigne la première autopsie d'un patient atteint du coronavirus MERS (Middle East Respiratory Syndrom), ou MERS-CoV, publiée en ligne dans « The American Journal of Pathology ». Les résultats apportent des éléments inédits sur la pathogénicité et remettent en question des idées acceptées sur l'infection.
Un employé de parapharmacie
Le patient autopsié, un homme de 45 ans, avait été pris en charge avec d'autres dans un hôpital des Émirats Arabes Unis en avril 2014. Il travaillait dans la réserve d'une parapharmacie, sans activité de soins ni proximité avec des chameaux. Entre le 2 et le 10 avril 2014, son état s'est rapidement aggravé, passant d'un état fébrile avec rhinite et toux au décès. Dans le dernier jour de vie, il avait été traité par 100 mg d'hydrocortisone toutes les 8 heures. L'autopsie avait été réalisée 10 jours plus tard.
Du virus dans les glandes bronchiques
À l'autopsie, il apparaît que les poumons sont bien la cible principale du virus avec des atteintes diffuses alvéolaires. L'immuno-histochimie révèle la présence d'anticorps antiMERSCoV dans les pneumocytes et les cellules syncitiales épithéliales mais aussi les glandes bronchiques de la sous-muqueuse. « L'infection des glandes bronchiques est une source potentielle de dissémination virale dans les sécrétions respiratoires conduisant à la transmission interhumaine », explique le Dr Sherif Zaki, auteur principal et chef de la section Pathologies infectieuses au Centers for Diseases Control (CDC) d'Atlanta.
Une atteinte rénale indirecte
Alors que les patients infectés par le MERS-CoV ont souvent une insuffisance rénale aiguë, l'étude tend à montrer qu'il ne s'agit pas d'une infection directe. Il y avait des signes histologiques d'atteinte rénale mais sans présence du virus à l'immuno-histochimie. Aucune trace du MERS-CoV n'a été retrouvée au niveau cérébral. Les observations anatomopathogiques n'étaient pas exactement superposables aux modèles animaux.
Depuis 2012, au moins 1 500 individus ont développé le syndrome respiratoire MERS, avec au moins 500 décès. Le premier cas identifié en Arabie Saoudite en 2012 est décédé d'insuffisance respiratoire et rénale. Cliniquement, les patients peuvent présenter des symptômes d'infection respiratoire haute, une pneumonie grave et une défaillance d'organe, quand d'autres sont asymptomatiques. Le MERS est plus souvent retrouvé chez les sujets âgés et les patients ayant une co-morbidité (diabète, hypertension artérielle, maladie chronique). La transmission du virus est interhumaine ou via les chameaux infectés.
Vers une flambée des cas de rougeole en 2021 ? Des scientifiques s'inquiètent des conséquences de l'épidémie de Covid
Pour une prise en charge adéquate
Un risque de dépression à la ménopause
Les maladies rares impactées par la crise sanitaire, mais 30% des patients ont eu une prescription par mail lors de la première vague
Nawale Hadouiri, première vice-présidente de l'ISNI
« Un interne choisit une spécialité souvent après une expérience en stage »