Boire au moins 2 verres par jour de boissons sucrées ou avec édulcorants est associé à une augmentation de la mortalité toutes causes confondues de 17 % par rapport à une faible consommation < 1 verre/mois, révèle une large étude menée dans 10 pays d'Europe.
Pour obtenir ces données, l'équipe dirigée par Neil Murphy du Centre International de recherche sur le cancer (CIRC) à Lyon a suivi prospectivement près de 452 000 personnes sur 16 ans en moyenne (19,1 pour la France).
Les effets mal connus des édulcorants
Si les boissons sucrées sont bien identifiées pour avoir un effet nocif sur la santé, notamment en participant à l'épidémie d'obésité dans le monde, les effets de boissons avec édulcorants, qui contiennent peu de calories, restent peu connus, notamment pour ce qui est « des implications physiologiques et sanitaires à long terme », écrivent les auteurs dans le « JAMA Internal Medicine ».
Ces nouveaux résultats de l'étude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) viennent ainsi appuyer les recommandations actuelles visant à limiter la consommation de ce type de boissons.
Dix pays d'Europe, dont la France
Sur la période de suivi, 41 693 décès ont été enregistrés à travers les pays participants (Danemark, France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède, Royaume-Uni). Le niveau de consommation était évalué par un questionnaire alimentaire ou lors d'entretiens entre 1992 et 2000.
Pour ce niveau élevé de consommation, la mortalité toutes causes confondues s'est avérée plus élevée qu'il s'agisse de l'ensemble des boissons sans alcool, de celles sucrées ou de celles avec édulcorants, respectivement +17 %, +8 % et +26 % par rapport à une faible consommation (<1 verre/mois).
Mortalité par maladies circulatoires et digestives
De plus, pour les boissons avec édulcorants, l'étude révèle que la mortalité par maladie circulatoire était augmentée de 50 %, pour une consommation élevée (≥2 verres/jour) par rapport à une faible consommation (<1 verre/mois). De même, pour les boissons sucrées, la mortalité par maladie digestive était majorée de 59 % pour une consommation > 1verre/jour par rapport à < 1 verre/mois. À noter qu'aucune association n'est ressortie avec le risque de décès par cancer.
Pour les auteurs, le rôle de l'indice de masse corporelle (IMC) n'est pas évident dans l'association des boissons sans alcool avec une mortalité plus élevée. Dans l'étude, les résultats sont en effet restés inchangés avec ou sans ajustement sur l'IMC, « suggérant que les associations observées sont indépendantes de l'adiposité », est-il écrit.
Mais si les chercheurs appellent à poursuivre les recherches afin de mieux comprendre ce qui se passe, il n'en reste pas moins pour eux que ces résultats renforcent l'utilité des campagnes actuelles de santé publique visant à réduire la consommation de ce type de boissons.
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