CES DERNIÈRES années, des progrès importants ont été réalisés sur la compréhension de l'histoire naturelle de l'hépatite C chronique ou la performance des examens virologiques. Mais aussi et surtout, l'efficacité des traitements s'est considérablement améliorée : le pourcentage de malades ayant une réponse virologique prolongée (RVP) est passé de 10 % avec l'interféron en monothérapie à plus de 50 % avec la bithérapie associant interféron pégylé et ribavirine.
Les premiers objectifs du traitement de l'hépatite C chronique sont l'obtention d'une réponse virale (ARN du VHC non détectable) persistant six mois après la fin du traitement (ou réponse virologique prolongée), d'une normalisation des transaminases et d'une stabilisation – voire la régression – des lésions histologiques.
Cependant, aujourd'hui encore, près de la moitié des malades traités par bithérapie pégylée ne répondent pas à un traitement (absence de négativation de la charge virale) ou présentent une rechute après avoir précédemment répondu ; ce taux variant en fonction de plusieurs facteurs, au premier rang desquels le génotype viral (environ 60 % en cas de génotype 1, 40 % en cas de génotype 4, 30 % en cas de génotype 3 et 20 % en cas de génotype 2 (1).
Ce problème est d'autant plus préoccupant que l'échec thérapeutique est associé à la poursuite de l'évolution de la maladie : progression de la fibrose vers une cirrhose et un risque d'apparition de complications : varices oesophagiennes, carcinome hépato-cellulaire (2 à 3 % au stade de cirrhose)...
Chez ces patients non répondeurs ou rechuteurs se pose donc la question du retraitement et de son intérêt.
Le programme EPIC 3.
Depuis le 30 octobre 2007, l'association ViraferonPeg (interféron pégylé alpha-2) et Rebetol (ribavirine) est indiquée pour le traitement des patients en cas d'échec à un précédent traitement par interféron alpha (pégylé ou non pégylé) et ribavirine en bithérapie.
Cette nouvelle extension d'AMM a été obtenue à la suite des résultats de la première étude du programme EPIC3 (Evaluation of Pegintron In Control of hepatitis C Cirrhosis).
Les résultats de cette étude prospective, multicentrique, non comparative en ouvert, concernent une première cohorte de 1 336 patients adultes avec une fibrose modérée à sévère ou une cirrhose (score METAVIR F2 à F4) en échec après un premier traitement (bithérapie standard ou pégylée). Cet échec a été défini comme une rechute ou une non-réponse : ARN-VHC positif à la fin d'au moins 12 semaines de traitement.
Ces patients ont été retraités pendant 48 semaines par la bithérapie ViraferonPeg (peginterferon alpha-2b 1,5 mcg/kg une fois par semaine) et Rebetol gélules (ribavirine 800-1 400 mg par jour).
Les patients ayant un ARN-VHC négatif à la douzième semaine de traitement ont poursuivi leur traitement pendant 48 semaines et ont été suivis pendant 24 semaines après la fin du traitement ; le critère principal de l'étude était la réponse virologique prolongée, c'est-à-dire un niveau d'ARN-VHC indétectable 24 semaines après l'arrêt du traitement.
Globalement, dans cette étude, 23 % des patients ont obtenu une réponse virologique prolongée (RVP) ; ces résultats variant en fonction de plusieurs facteurs : le génotype, le stade de fibrose, la charge virale, le précédent traitement (bithérapie pégylée ou non), le type d'échec (non réponse ou rechute).
En parallèle, la réponse virologique à la douzième semaine (taux d'ARN-VHC) est apparue comme un facteur prédictif important de la réponse virologique prolongée : 57 % des patients ayant eu un ARN-VHC indétectable à la douzième semaine ont obtenu une réponse virologique prolongée. Dans ce sous-groupe, les taux de RVP ont été de 59 % et de 47 % chez les patients qui ont précédemment échoué lors d'un traitement respectivement par interféron non pégylé ou pégylé en association à la ribavirine.
Motiver le patient à poursuivre son traitement.
Les patients n'ayant pas eu de réponse virologique à la douzième semaine ont peu de chance d'obtenir une RVP.
Basée sur les résultats de cette étude, la durée de traitement recommandée chez les patients adultes non répondeurs et rechuteurs est de 48 semaines, quel que soit le génotype du VHC.
La nouvelle AMM de la bithérapie VitaferonPeg et Rebetol permet donc aux médecins de redonner une chance de guérison à leurs patients non répondeurs ou rechuteurs. Le facteur prédictif de la réponse virologique à la douzième semaine (ARN-VHC indétectable à S12) permet de réévaluer les chances de guérison et de motiver le patient à poursuivre son traitement.
Conférence de presse organisée par le Laboratoire Schering-Plough.
(1) P. Marcellin. Malades atteints d'hépatite C chronique non répondeurs : définitions de la non-réponse et stratégies thérapeutiques. Gastroentérol Clin Biol ; 31 : 4S13-4S19.
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