L'INCIDENCE du cancer de la prostate est en augmentation en Europe avec, en tête des pays touchés, la Suède où il frappe 90 hommes sur 100 000. La France arrive en 6e position avec 60 hommes atteints sur 100 000. Les pays en développement ne sont pas épargnés. Il reste la deuxième principale cause de décès due au cancer, tuant 221 000 hommes chaque année dans le monde. C'est dire l'intérêt d'une prise en charge précoce et du développement de nouvelles options thérapeutiques pour combattre les tumeurs. La classe des bloqueurs de GnRH est l'une d'entre elles et le Degarelix, peptide synthétique développé par Ferring, appartient à cette classe. Son originalité : freiner rapidement la production de la testostérone et éviter la stimulation de la testostérone et le risque de flambée tumorale. Le Degarelix a fait l'objet d'un vaste programme clinique dans le cadre de plus de 20 études.
L'étude de phase III randomisée, ouverte, en groupes parallèles, présentée lors de l'Association européenne d'urologie (EAU Milan) a porté sur des patients atteints d'un cancer de la prostate et suivis pendant 12 mois.
Administration mensuelle.
L'administration mensuelle du Degarelix a été comparée avec celle de leuproréline (7,5 mg), un agoniste de la GnRH. Une réduction significative des taux sériques de testostérone et d'antigènes prostatiques a été observée avec le Degarelix, et ce de façon beaucoup plus rapide qu'avec l'autre produit : au 3e jour de l'étude, le taux de testostérone était inférieur ou égal à 0,5 ng/ml chez 96,1 % des patients du bras Degarelix, contre 0 % dans l'autre bras. A J14, tous les patients sous Degarelix avaient un taux de testostérone inférieur ou égal à 0,5 ng/ml contre seulement 18,2 % des patients de l'autre bras. De plus, le Degarelix a montré un effet durable puisqu'il a été en mesure de maintenir ces taux à un niveau faible durant les 12 mois de l'étude. Les deux traitements ont été bien tolérés avec un profil de tolérance similaire.
Ces nouvelles données montrent que le Degarelix agit d'une manière extrêmement rapide sur le taux de testostérone, proche de l'effet immédiat obtenu par chirurgie (orchidectomie) mais sans en avoir les effets physiques et psychologiques négatifs. Degarelix apparaît ainsi comme une option thérapeutique très prometteuse chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate. En février 2008, une demande d'autorisation de mise sur le marché de Degarelix a été soumise par Ferring à la FDA et à l'Agence européenne du médicament.
Milan. Conférence de presse organisée par Ferring Pharmaceuticals au 23e Congrès annuel de l'EAU.
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