CETTE PREMIÈRE, publiée dans « Journal of Neuroscience Research » émane de Jean-Philippe Hugnot (enseignant chercheur à l'université de Montpellier, Alain Privat, directeur de recherche à l'INSERM, Luc Bauchet, neurochirurgien, et leurs collaborateurs de l'unité 583 de l'INSERM.
Les cellules souches sont étudiées dans le monde entier pour leurs capacités à se différencier en un type de cellule donné. Ces cellules indifférenciées sont présentes chez l'embryon, mais aussi chez l'adulte. Toutefois, elles sont beaucoup plus rares dans l'organisme adulte et moins pluripotentes, si bien que, en général, les cellules souches adultes présentes dans un tissu ne peuvent pas donner un autre type de tissu que le leur.
Cela fait plusieurs années que l'on a démontré la présence de cellules souches neurales dans le cerveau et la moelle épinière de rongeurs adultes. Mais, avec les techniques actuelles, il n'avait pas été possible de détecter de telles cellules souches neurales dans la moelle épinière humaine. «Grâce à une collaboration étroite avec le CHU de Montpellier et l'Agence de biomédecine, les chercheurs de l'INSERM ont pu bénéficier de tissus de très grande qualité, indique un communiqué de l'INSERM. Par des techniques associant marquage immunologique et microscopie électronique, la présence de cellules souches neurales dans la moelle épinière adulte humaine a été prouvée.»
De plus, en cultivant ces cellules in vitro, les chercheurs de l'INSERM ont montré que ces cellules sont capables de donner tous les types de cellules neuronales : neurones eux-mêmes mais aussi cellules gliales (oligodendrocytes et astrocytes).
Un grand intérêt thérapeutique.
«Ces cellules précurseurs découvertes dans la moelle épinière adulte sont d'un grand intérêt thérapeutique car elles pourraient compenser, via une utilisation en thérapie génique, les pertes neuronales et/ou gliales dans les lésions traumatiques, les pathologies neurodégénératives ou affectant la gaine de myéline entourant les neurones. Par leur caractère autochtone, elles présentent l'avantage de s'affranchir des phénomènes de rejet.» La thérapie génique consisterait à injecter de manière spécifique dans l'organisme, grâce à des vecteurs viraux, des facteurs de croissance ; les cellules souches ainsi réactivées pourraient se différencier à nouveau et donner naissance à une nouvelle génération de cellules neuronales.
Pour envisager un usage thérapeutique avec ces cellules, il faut encore explorer leur diversité et les modalités de leur différenciation. «L'intérêt thérapeutique des cellules souches dites adultes est maintenant admis par l'ensemble de la communauté scientifique. Même si la route est encore longue, ce travail constitue une belle avancée pour toutes les pathologies affectant les motoneurones et pour lesquelles il n'existe aujourd'hui aucun traitement», déclare Alain Privat.
Dromard C et coll. J Neurosc Res, mars 2008.
RESCUE
Ce travail se situe dans le cadre du consortium européen RESCUE (Research Endeavor for Spinal Cord in United Europe), coordonné par Alain Privat, qui regroupe 10 partenaires, dont la start-up montpelliéraine NEUREVA et 6 pays européens (Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, France, République tchèque).
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