LA MISE au point par les Laboratoires Novo Nordisk d'une technologie à l'origine d'une nouvelle génération de molécules à durée d'action prolongée est une petite révolution. L'acylation de l'insuline detemir et du GLP-1 (glucagon-like peptide-1) a en effet permis de générer des molécules de longue durée d'action grâce à leur liaison à l'albumine. A cette innovation s'ajoutent les propriétés des deux molécules. L'insuline detemir (Levemir) est connue pour être la première insuline limitant la prise de poids tout en permettant d'atteindre les objectifs glycémiques. Le GLP-1 est une incrétine sécrétée au niveau intestinal qui stimule la sécrétion d'insuline, inhibe la sécrétion de glucagon, ralentit la vidange gastrique et augmente la satiété.
Le liraglutide, analogue du GLP-1 humain en développement chez Novo Nordisk, offre donc des perspectives très prometteuses chez les diabétiques de type 2, comme l'ont évoqué les Prs Brucker (Paris) et Basdevant (Paris) dans le cadre de l'Alfediam.
Les complications cardio-vasculaires sont un des dangers auxquels sont confrontés les diabétiques de type 2. Dans une étude menée chez 165 patients ayant testé 3 dosages de liraglutide contre placebo, cet analogue du GLP-1 humain a démontré non seulement une amélioration de l'ensemble des paramètres glucidiques, mais également un effet bénéfique sur le poids et sur un certain nombre de marqueurs cardio-vasculaires, comme les triglycérides qui seraient diminués et la pression artérielle systolique qui serait significativement améliorée (amélioration de l'ordre de 5,2 à 7,9 mmHg vs placebo). Des effets bénéfiques directs sur la cellule myocardique et sur la fonction endothéliale ont aussi été observés avec le GLP-1, chez l'animal.
Effet bénéfique très net sur l'HbA1c.
L'arrivée du liraglutide représente aussi un progrès pour les patients puisqu'il permet de vaincre une de leurs craintes majeures : la prise de poids.
Plusieurs études conduites en monothérapie ont fait état d'un effet bénéfique très net sur l'HbA1c à partir de 1,25 mg/j et 1,90 mg/j de liraglutide, une efficacité glycémique qui s'accompagne d'une perte de poids significative de l'ordre de 3 kg à la dose de 1,90 mg/j. Ce bénéfice pondéral est également retrouvé quand le liraglutide est administré en association. Cette perte de poids n'apparaît pas dépendante de la survenue des troubles digestifs observés avec le liraglutide, à savoir nausées et diarrhées.
Pour le Pr Basdevant, cet analogue du GLP-1 humain apparaît très prometteur dans le traitement des diabétiques de type 2. De nombreux points restent cependant à préciser : qui sont les répondeurs particuliers pour la perte de poids ; cet argument va-t-il modifier la situation métabolique des patients et leur qualité de vie, va-t-il influencer la compliance au traitement ; quels seront les effets pondéraux du liraglutide au long cours ?
Autant de questions qui trouveront certainement des réponses dans les prochains essais cliniques.
Symposium organisé par les Laboratoires Novo Nordisk dans le cadre du congrès de l'Alfediam (Bruxelles).
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