LA PRÉVALENCE des accouchements par le siège est de 3 à 4 % dans la population générale. Ils sont liés à une absence de version céphalique spontanée du foetus. L'étiologie n'est pas claire. Les facteurs identifiés (âge plus avancé de la mère, prématurité, petit poids de naissance, malformations utérines…) ne sont retrouvés que dans 7 à 15 % des cas. La récidive au sein d'une même fratrie est fréquente, constatée par de nombreuses équipes.
Eclairant un peu mieux les circonstances qui président à l'accouchement par le siège, une équipe norvégienne (Tone Irene Nordtveit et coll.) identifie une augmentation du risque d'accouchement par le siège à terme pour un enfant dont la mère ou le père est né par le siège.
Une observation qui est en faveur d'une prédisposition génétique, puisque le risque semble être transmis d'une manière équivalente par le père et par la mère.
L'étude de cohorte à l'échelle de la population, sur deux générations, s'est appuyée sur les données du registre des naissances de Norvège, où 2,2 millions de naissances ont été enregistrées entre 1967 et 2004.
Grossesse à enfant unique.
Un total de 451 393 « unités mère-enfant » et de 295 253 « unités père-enfant » a été identifié. Comme les grossesses multiples représentent un facteur mécanique de risque d'accouchement par le siège, ont été incluses les unités où les deux parents et l'enfant étaient issus de grossesse à enfant unique, ce dernier étant un premier-né (232 704 unités mère-enfant et 154 851 unités père-enfant).
Au total, les hommes et les femmes qui eux-mêmes sont nés par le siège ont un risque plus que doublé (odds ratio de 2,2) de donner naissance à un enfant qui se présente par le siège lors d'une première grossesse. Le risque est calculé comparativement à des hommes et des femmes qui sont nés en présentation céphalique et pour des accouchements à terme.
Le risque n'est pas augmenté pour les parents nés par le siège alors qu'ils étaient prématurés. Et il reste équivalent pour la descendance de pères nés par le siège, qui ont des enfants de plusieurs femmes.
Les auteurs suggèrent que les gènes prédisposant à un accouchement par le siège sont transmis au foetus. Il n'est pas exclu que ces gènes aient un effet sur la version spontanée du foetus, qui survient normalement vers le 8e mois, et pour laquelle il a été démontré que les déterminants proviennent de l'enfant lui-même.
Attention tout de même à l'interaction avec des facteurs environnementaux, avertit un commentateur (comme un certain nombre de malformations du foetus par exemple), qui lui paraissent insuffisamment discriminés dans ce protocole.
« British Medical Journal », édition en ligne.
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