LA MALADIE de Crohn est une affection inflammatoire chronique grave du tractus gastro- intestinal. L'inflammation serait liée à une interaction complexe entre les gènes, le système immunitaire et l'environnement. La maladie est caractérisée par une alternance de poussées et de rémissions. La complication la plus fréquente, l'obstruction intestinale, s'explique par une inflammation et un oedème de la paroi qui provoquent une diminution de la lumière intestinale. Le traitement peut faire appel à l'aspirine, aux corticoïdes, aux immunosuppresseurs, aux antibiotiques et à la biothérapie.
Une rémission durable.
Humira (adalimumab), un anticorps anti-TNF monoclonal totalement humanisé, offre une rémission durable de la maladie sous une forme pratique en tant que seul traitement biologique autoadministré. Il est indiqué dans le traitement de la maladie de Crohn active et sévère chez les patients qui n'ont pas répondu malgré un traitement approprié bien conduit par un corticoïde et/ou un immunosuppresseur, ou chez lesquels ce traitement est contre-indiqué ou mal toléré.
L'avis positif du comité scientifique de l'Agence européenne des médicaments (EMEA) qu'il a obtenu se fonde sur les résultats de trois essais multicentriques randomisés, à double insu contre placebo, CLASSIC I, CHARM et GAIN. La rémission clinique a été mesurée par un score de moins de 150 de l'indice d'activité de la maladie de Crohn (CDAI, pour Crohn's Disease Activity Index), lequel prend en compte huit facteurs cliniques. Il évalue le nombre quotidien de selles liquides ou très molles, l'intensité de la douleur abdominale, le niveau de bien-être général, ainsi que d'autres mesures. Humira, qui a été honoré du prix Galien Etats-Unis de l'innovation, «répond à un besoin non satisfait», selon J.-F. Colombel (hôpital Huriez, Lille) et «fournit une rémission durable de la maladie et une amélioration de la qualité de vie».
Récupérer une qualité de vie normale.
Comme l'ont souligné les experts européens lors d'un symposium au cours du congrès de l'United European Gastroenterology Week (UEGW), il est essentiel de déterminer les attentes des patients et d'examiner les apports des anti-TNF et d'une administration ciblée d'Humira. J.-F. Colombel a rapporté les résultats d'une enquête qualitative réalisée en France, en Espagne, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni. Elle avait pour objectif de déterminer les attentes des patients en matière de traitement de la maladie de Crohn. Elles sont apparues importantes, puisque tous désiraient récupérer une qualité de vie normale. En l'absence de guérison, ils ont indiqué leur souhait d'une rémission durable, de qualité et une sédation rapide des douleurs. Ils désiraient de plus éviter les hospitalisations et les interventions chirurgicales. Enfin, leurs attentes portaient sur la sécurité d'emploi de leurs traitements, en privilégiant les thérapeutiques administrables en ambulatoire, si possible à domicile. L'enquête a par ailleurs montré que ces attentes semblent actuellement insatisfaites, que les traitements antérieurs étaient perçus comme «pas particulièrement efficaces».
Ces informations concernant les attentes des patients atteints de maladie de Crohn sont à rapprocher de communications présentées lors du congrès de l'UEGW. E. Loftus et coll. et J.-F. Colombel et coll. ont souligné l'amélioration de la qualité de vie sous adalimumab. J. Hinojosa et coll. ont montré l'efficacité au long cours de ce produit en cas d'inefficacité de l'infliximab ou d'intolérance à cette molécule. L'excellente tolérance de l'adalimumab est attestée par les données portant sur plus de 220 000 patients actuellement traités dans le monde, et par le suivi à un an des patients de l'étude GAIN, ce suivi atteignant deux ans pour l'étude CHARM.
D'après le symposium « Meeting patient treatment goals in Crohn's disease : do we have the complete picture ? », organisé par les Laboratoires Abbott dans le cadre de la 15e session scientifique de l'United European Gastroenterology Week, Paris.
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