Un vaccin contre l'angiotensineII
Vacciner les hypertendus contre l'angiotensine II pourrait permettre de limiter le risque d'accidents cardio-vasculaires, en particulier en période matinale. Des cardiologues suisses coordonnés par le Dr Jeurg Nusseberger (Lausanne) ont mis au point un vaccin en utilisant un virus inactivé couplé avec une séquence de l'angiotensine II. Le vaccin ainsi constitué a été injecté à trois reprises à 72 hypertendus (âge moyen 51,5 ans, 65 hommes). Les trois dosages utilisés (de 100 à 300 µg) ont tous été bien tolérés et c'est le dosage le plus élevé qui a induit la plus importante production d'anticorps. La pression artérielle systolique, évaluée 14 semaines après la première injection, s'est abaissée en moyenne de 5,6 mmHg, et la diastolique de 2,8 mmHg. Dans le groupe vaccin 300 µg, la pression artérielle systolique entre 5 et 8 heures du matin était abaissée de 25 mmHg et la diastolique de 13 mmHg. Pour les auteurs, puisque le risque de pathologie cardio-vasculaire aiguë est majoré aux premières heures du matin, il est vraisemblable que la stratégie vaccinale puisse protéger de façon importante contre ce risque même si la baisse moyenne des chiffres tensionnels sur le nycthémère reste limitée.
Les mormons à l'abri
Pour l'équipe du Dr Benjamin Horne (Salt Lake City), «l'une des causes directes de la baisse du risque cardio-vasculaire des mormons viendrait de leurs pratiques religieuses et en particulier d'un jeûne régulier». Ces cardiologues ont analysé les résultats de coronarographies pratiquées dans leur région entre 1994 et 2002, en fonction de la religion des patients. Chez les 4 629 hommes inclus dans ce travail, l'existence d'une sténose coronarienne supérieure à 70 % était plus fréquente chez les sujets n'appartenant pas à l'Eglise mormone (61 % chez les mormons contre 66 % chez les témoins). Même après ajustement avec l'âge, le sexe et un éventuel tabagisme, ces chiffres restaient significatifs. La seconde partie du travail a consisté en une analyse de données épidémiologiques de 515 patients qui ont subi une coronarographie entre 2004 et 2006. Là encore, le risque de pathologie coronarienne était moins important chez les mormons que chez les témoins.
Lutter contre le rebond d'adiposité précoce
L'âge du rebond d'adiposité infantile est non seulement corrélé au risque d'obésité à l'âge adulte, mais aussi à celui de facteurs de risque cardio-vasculaire. Lorsqu'un rebond d'adiposité précoce existe – hausse de l'IMC entre 3 et 4 ans –, il est possible, dès l'âge de 7 ans, de détecter les signes d'une majoration du risque cardio-vasculaire à l'âge adulte. Ce travail a été mené par l'équipe du Dr Thomas Kimball (Cincinnati) sur 308 enfants – 158 garçons et 150 filles – âgés de 3 à 7 ans. L'existence d'un rebond d'adiposité précoce dans cette population était associée à une majoration du poids, à une pression artérielle élevée, à une majoration de l'insulinémie et du taux sanguin de leptine et à une relative hypertrophie ventriculaire gauche dès l'âge de 7 ans.
Former les «paramedics» à l'urgence hospitalière
Comment faire bénéficier plus vite encore aux patients souffrant d'infarctus du myocarde des techniques de reperfusion les mieux adaptées ? En Caroline du Nord, comme c'est le cas aux Etats-Unis, les patients souffrant de douleur thoracique et faisant appel au service médical d'urgence sont pris en charge par des unités mobiles de « paramedics », des infirmiers formés spécifiquement à cette fonction. L'équipe d'investigateurs de l'étude RACE a eu l'idée de former chaque maillon humain de la chaîne de secours à la fonction du maillon suivant afin que les intervenants puissent anticiper le travail de leurs collègues. Ainsi, les paramedics ont bénéficié d'une formation à la prise en charge de l'urgence hospitalière et les médecins urgentistes ont suivi des cours de cardiologie appliquée aux techniques de reperfusion d'urgence. Le programme a été mis en place sur deux ans dans quatre grandes villes de Caroline du Nord et plus de 2 000 patients ont été pris en charge. Résultat : la médiane entre l'arrivée aux urgences et l'entrée en salle de cathétérisme est passée de 85 à 74 minutes, et la mise en place d'un traitement thrombolytique après admission hospitalière est passée de 35 à 29 minutes. Au total, le délai entre la prise en charge à domicile et l'admission est passé de 120 à 71 minutes (baisse de 41 %). L'équipe du Dr Christopher Granger (université Duke) souligne que la prise en compte par l'ensemble des participants de la chaîne du degré d'urgence de la prise en charge a permis de faire bénéficier à un plus grand nombre de patients d'une technique de désobstruction rapide (moins de 90 minutes après le début des symptômes, délai optimal de récupération myocardique).
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